Photo : Fouad S. Bonne nouvelle pour les artistes ! Le décret du Conseil national des arts et de la culture est fin prêt. Il sera adopté par le Conseil de gouvernement en 2011, a assuré hier la ministre de la Culture, Khalida Toumi, lors de son passage dans l'émission «Politique» de la chaîne III. «Notre objectif n'est pas de transformer les artistes en fonctionnaires mais de leur assurer une retraite et une couverture sociale. C'est dans ce but que nous avons installé une commission, composée de représentants des artistes, du ministère de la Culture et de la Sécurité sociale, chargée de trouver une formule pour assurer les droits sociaux des artistes», explique-t-elle. Dans le même contexte, elle ajoutera que le secteur de la culture et des arts représente 0,72% du budget national en 2010 contre 0,01 en 2000. «L'idéal est d'arriver à 1%», estime-t-elle. D'autant plus, poursuit-elle, que le secteur privé dans le domaine de la culture n'arrive pas à trouver sa place, à cause notamment de l'inexistence d'une politique de sponsoring en Algérie. Par ailleurs, toujours en matière de réglementation, la ministre souligne que l'adoption de la loi sur le cinéma a été retardée par «des forces hostiles». «Ces forces hostiles n'ont pas voulu que le cinéma soit organisé et réglementé. Elles ont réussi à bloquer ce projet pendant 6 ans», indique-t-elle. Pour ce qui est de l'événement tant attendu, à savoir la manifestation «Tlemcen, capitale de la culture islamique 2011», la ministre affirme qu'il prend une notion internationale et nationale, doté d'une enveloppe de 10 milliards de dinars. «Cet événement ne sera pas fêté seulement à Tlemcen mais partout en Algérie. En outre, des pays non musulmans participeront à cette manifestation. Cela concerne les pays avec qui nous partageons une histoire et un patrimoine islamiques et les pays où il y a une forte concentration de communautés musulmanes», dit-elle en signalant que l'ouverture populaire de cette manifestation est prévue le 15 janvier (qui coïncide avec la célébration de naissance du prophète) et l'ouverture officielle sera assurée par le président Abdelaziz Bouteflika, le 16 janvier (qui coïncide avec la journée nationale du savoir). A cette occasion, une dizaine d'infrastructures seront lancées à Tlemcen, en plus d'un complexe de la culture, d'un théâtre régional, d'une salle de cinéma, d'un théâtre de verdure couvert et de trois musées. Ajoutant à cela les 99 projets de restauration prévus dans cette wilaya qui renferme 88% du patrimoine islamique en Algérie. 23 bureaux d'étude et une cinquantaine d'entreprises de restauration sont sur ces projets, indique la ministre. Côté programme, outre celui des activités cultuelles, la ministre révèle un menu riche en 4e art avec 19 pièces de théâtre, en 7e art avec 49 projets cinématographiques tous genres confondus, 12 colloques, 13 expositions de patrimoine matériel et immatériel et des semaines culturelles des 48 wilayas, en plus de celles des pays participants. «10 festivals seront organisés dans le cadre de cette manifestation. En 2010, nous sommes arrivés à institutionnaliser 150 festivals contre 3 en l'an 2000 !», souligne-t-elle avant d'évoquer la polémique qu'a provoquée le logo consacré à la manifestation «Tlemcen, capitale de la culture islamique». «Mon département a saisi la justice à propos des déclarations, publiées dans un journal, dans lesquelles le ministère de la Culture est accusé de plagiat alors qu'il n'existe aucune similitude entre le logo qu'il avait sélectionné pour «Tlemcen, capitale de la culture islamique» et celui de Kairouan. Mon département a procédé à l'installation d'un comité d'experts pour la sélection de ce logo et le choix est revenu au président de la République», fait-elle savoir. • Edition : 500 titres à publier Dans le cadre de la formule lancée par le ministère de la Culture, «Un jour, un livre», 365 titres seront publiés chaque année. Mais actuellement, fait savoir la ministre, «nous avons plus que 365 titres. Nous avons précisément 500 titres à faire paraître. Nous ferons tout notre possible pour les publier», promet-elle. • Khalida Toumi salue le système des quotas dans le domaine politique La ministre de la Culture estime que la matrice idéologique de l'islamisme a reculé sans être complètement vaincue. «La lutte contre ces extrémismes doit impliquer la promotion des droits démocratiques, les droits des femmes et la démocratisation de la culture», affirme-t-elle en saluant à ce propos l'adoption du système de quotas dans le domaine politique pour les femmes. «D'autant plus que la femme algérienne a fait ses preuves dans ce domaine, à l'exemple de la Kahina et de Fatma N'soumer», dit-elle.