La lutte contre l'extrémisme et le terrorisme exige une lutte contre la xénophobie et l'islamophobie, a affirmé mercredi à Alger le ministre des Affaires Maghrébines, de l'Union africaine et de la ligue des Etats arabes, Abdelkader Messahel. "La lutte contre l'extrémisme violent et le terrorisme doit aussi inclure la lutte contre la xénophobie et l'islamophobie, lesquelles s'affirment comme les nouveaux visages de l'extrémisme violent", a indiqué M. Messahel dans une allocution lors de l'ouverture d'une Conférence internationale sur la lutte contre l'extrémisme violent et sur la dé-radicalisation.. "Non seulement, ces fléaux (la xénophobie et l'islamophobie) sont en expansion et portent atteinte à la dignité des communautés musulmanes installées dans certains pays d'accueil, mais ils menacent aussi leur sécurité morale et, de plus en plus, leur intégrité physique", a-t-il souligné. La xénophobie et l'islamophobie contribuent, selon le ministre, à "la radicalisation et au recrutement dans les rangs des groupes extrémistes et même terroristes", ajoutant que "des réponses institutionnelles audacieuses doivent constituer les socles de la lutte contre ces dangereux fléaux". M. Messahel a affirmé, devant les représentants de plus d'une cinquantaine de pays et d'organisations régionales et internationales, que la distinction entre l'Islam, religion de paix et de tolérance, et l'extrémisme "est une exigence de tous les instants qui interpelle toute la communauté internationale". M. Messahel a indiqué que le terrorisme, à travers son occupation du terrain et de territoires, véhicule de "nouveaux et graves défis pour la cohésion, la stabilité et la sécurité dans la monde". "Le terrorisme a changé de nature et de mode opératoire. A travers son occupation du terrain et de territoires et sa propagande agressive, il véhicule aujourd'hui de nouveaux et graves défis pour la cohésion, la stabilité et la sécurité dans le monde", a-t-il expliqué. Pour le ministre, l'extrémisme, qui n'est pas un phénomène nouveau comme le montre l'Histoire de l'humanité, génère à chaque fois qu'il est mal traité, "les plus grand drames" et constitue actuellement "une menace en constante évolution". L'extrémisme prend ainsi "différentes formes et touche un nombre croissant de pays et alimente de plus en plus les réseaux de la violence, dont la violence terroriste", a-t-il expliqué. Concernant la lutte contre le terrorisme et ses différentes expressions dont l'extrémisme violent, le ministre a estimé qu'elle nécessitait "la présence d'un Etat fort s'appuyant sur la force de la loi capable de faire respecter quelque soient les circonstances". L'absence de gouvernement capable et la faiblesse de la mobilisation citoyenne constituent, selon le ministre, "des facteurs favorisant le développement du terrorisme". M. Messahel a, toutefois, rappelé que la lutte contre le terrorisme et l'extrémisme violent "est une £uvre de longue haleine", impliquant en premier lieu, le renforcement et l'approfondissement constant de la démocratie et de la bonne gouvernance. La démocratie participative, l'Etat de droit, ainsi que la mise en £uvre de politiques socioéconomiques basées sur la justice sociale et l'égalité des chances, constituent "les instruments prioritaires de la lutte contre le terrorisme et les meilleurs remparts contre la propagande de l'extrémisme violent et ses campagnes de recrutement", a-t-il relevé. M. Messahel a souligné la nécessité de mener une lutte armée contre le terrorisme dans le "strict respect" des droits de l'Homme et des valeurs humaines universelles, ajoutant que "enfreindre cette règle fondamentale, c'est courir le risque de se mettre au même niveau que les groupes terroristes". Les flux croissants de combattants terroristes étrangers issus d'un nombre de pays en permanente augmentation, sont un indicateur "clair quant à l'urgence à agir en amont pour tarir ces nouvelles sources de recrutement et de financement des groupes terroristes". La réponse à apporter à l'épineuse question de la prise en charge de ces combattants terroristes étrangers, une fois sortis des zones de conflit, doit, a estimé que le ministre, s'écarter des pistes favorisant le transfert "de cette menace vers d'autres espaces de conflits, vers des espaces encore instables ou encore vers des espaces moins nantis en capacité de maintien de l'ordre et de protection de la sécurité.