Le parcours et l'œuvre du célèbre écrivain sud-africain, André Brink, ont été revisités vendredi dernier au soir à Alger, lors d'un débat-hommage organisé dans le cadre du 8e Festival international de la littérature et du livre de jeunesse. Des intervenants algériens et étrangers ont abordé, à cette occasion, le parcours et les œuvres de cet écrivain qui s'est engagé contre le régime ségrégationniste de l'apartheid en Afrique du Sud, défendant ainsi les valeurs de justice et de liberté à travers ses œuvres littéraires. Pour l'écrivain franco-congolais, Alain Mabackov, André Brink était un écrivain au « parcours exemplaire et intéressant ». Disséquant son œuvre, Mabackov a relevé que Brink était proche de l'écrivain Albert Camus et s'en était inspiré, notamment de son œuvre « La peste ». Notant un « rapprochement étroit » entre Camus et Brink, l'intervenant a souligné que les deux luttaient, à travers leurs ouvrages respectifs (La Peste et Le mur de la peste) contre l'injustice et la domination. De son côté, l'écrivaine zimbabwéenne, Lucy Veronica Mashita, a évoqué le riche parcours de Brink qui était, a-t-elle dit, « un homme de lettres courageux » qui s'était engagé, outre son combat contre le régime de l'apartheid, contre toute forme d'injustice. D'autre part, les professeurs de littérature, Amina Azza Bekkat (Algérie) et Odile Cazeneuve (France), ont évoqué le contenu de ses œuvres, soulignant qu'elles sont accessibles et que l'Histoire y apparaîssait en filigrane. Né en 1935, André Brink écrivait aussi bien en anglais qu'en afrikaans, la langue maternelle de la minorité blanche sud-africaine. Ami de Nelson, il était membre de « Die Sestiger », un mouvement littéraire qui s'était élevé contre la politique ségrégationniste d'apartheid des années 1960. « Un instant dans le vent », « Rumeurs de pluie », « Un turbulent silence », et plus récemment « Etats d'urgence », sont parmi ses titres les plus connus. En 2009, il a publié un livre de mémoires intitulé « Mes bifurcations », dans lequel il tirait le bilan des premières années post-apartheid. André Brink est décédé le 6 février 2015 à l'âge de 79 ans, le jour même où s'éteignait la romancière algérienne, Assia Djebar. Le 8e Feliv (Festival international de la littérature et du livre de jeunesse) se poursuivra jusqu'au 29 juillet à l'esplanade de Riadh El Feth (Alger), avec au programme des conférences-débats, des rencontres littéraires, des expositions et des spectacles musicaux. Une vingtaine de pays, dont la Tunisie, le Maroc, le Liban, la France et l'Angleterre participent à ce rendez-vous littéraire.