Les communes côtières de la wilaya de Boumerdès ont retrouvé, après le mois de ramadan, leur mouvement habituel avec les marées d'estivants qui convergent vers les différentes plages surveillées, notamment celles de Boumerdès ville, de Corso, du Figuier, des Sablières en passant par Zemmouri El Bahri et cap Djinet jusqu'à Dellys aux frontières de la wilaya de Tizi Ouzou. La montée du mercure ces jours-ci et le renforcement du transport avec 160 nouvelles lignes ainsi que l'amélioration des conditions d'accueil ont incité les estivants à choisir la destination Boumerdès. Ils viennent des quatre coins de la wilaya et des autres régions à l'instar de Bouira, d'Alger, de Blida, de Tizi Ouzou et même Bordj Bou Arréridj, Sétif et M'sila. La wilaya de Boumerdès avait enregistré, l'an denier, en pareille saison plus de 9 millions d'estivants. Grâce à ces nouvelles dispositions et à la disponibilité des structures de base comme les parkings, les restaurants, les cafétérias, les pizzérias, les espaces de jeux et de détente pour enfants, l'éclairage public, les sanitaires, les douches, la fréquentation des plages a augmenté de manière patente... d'ailleurs les retardataires trouvent difficilement une place pieds dans l'eau. Certes, la beauté des plages, des sites touristiques et la propreté des lieux sont parmi les atouts majeurs de la région mais la quiétude et la sécurité sont la raison principale du flux de visiteurs. 90% des concessionnaires ont respecté le cahier des charges Contrairement à la saison précédente, la concession s'est limitée à 15 plages sur les 35 autorisées à la baignade. Selon le directeur du tourisme local, Nour Zoulim, aucune plage n'a été cédée dans sa totalité. Les familles auront le choix de louer chez le concessionnaire, comme elles peuvent implanter leurs parasols au niveau des espaces libres. La location du parasol est fixée à 200 DA et celle d'une chaise à 50 DA, selon M. Zoulim qui affirme que ceux qui ne respectent pas ces recommandations seront sanctionnés, ajoutant avoir déjà annulé une concession à un contrevenant. Les concessionnaires sont également obligés d'assurer le nettoyage des plages dont ils ont la charge et de porter des tenues spéciales afin qu'ils soient identifiés par les estivants. « 90% des concessionnaires ont respecté le cahier des charges », affirme-t-il. Cette année, il a été décidé aussi de limiter les espaces d'utilisation des jet-ski en mer au niveau des plages de Corso, Boumerdès et Zemmouri uniquement où des balisages sont installés pour éviter d'éventuels accidents. « Ces balisages ont été exigés par les garde-côtes », affirme le directeur du tourisme. « 1,5 million de vacanciers ont été enregistrés en juin dernier et à la fin juillet le nombre dépassera 3 millions », note Nour Zoulim. Il faut s'attendre, selon lui, à un flux plus important au mois d'août comme à l'accoutumée, période de grande affluence. Et pour veiller sur le repos des estivants, 20 douches et sanitaires supplémentaires vont être installés incessamment, d'après lui. « Ces installations sont gérées par des handicapés », soutient-il. Les estivants doivent s'acquitter de 10 DA pour les toilettes et 60 DA pour la douche. Des produits en vente sont disponibles sur place tels que : savon, shampoing, gel douche, dentifrice et brosse à dents, serviettes. Pour encourager le tourisme local, un concours de la meilleure plage est organisé en collaboration avec toutes les communes côtières et une commission regroupant les différents secteurs (tourisme, environnement, commerce, jeunesse ...) a été installée pour la sélection de la meilleure plage selon les critères d'hygiène, d'équipements, de respect du cahier des charges, d'accès aux plages... les trois plages qui seront sélectionnées feront partie du concours national. Le programme d'animation artistique et culturelle concocté par la direction de la culture est un autre avantage qui a encouragé les estivants à opter pour les plages de Boumerdès. Des soirées très animées sont organisées régulièrement durant cet été surtout au niveau des plages de Corso, la plage centrale et la cité Frantz-Fanon où un jardin magnifique doté de jeux pour enfants, toboggans est ouvert aux familles noctambules et pendant la journée. Malgré les quelques dépassements enregistrés ça et là et qui consistent en l'utilisation parfois anarchique des parasols et des tables, la saison estivale se déroule globalement dans de bonnes conditions. Selon des habitués de la plage de Corso et de Boumerdès ville, aucun incident majeur n'a été enregistré. À Corso, la belle forêt de cette localité côtière continue de drainer des milliers d'estivants. Des agents communaux veillent, jour et nuit, à la collecte des ordures. Ici le parking est géré par la commune. Police et Protection civile veillent sur la sécurité des estivants Les rondes de la police sur les plages et aux alentours sont d'un apport certain dans la sécurité des estivants. C'est l'avis d'une famille constituée de cinq personnes venue de Boussaâda. « Nous sommes en vacances ici depuis 10 jours, tout se passe bien jusqu'à présent. Nous avons loué un appartement pieds dans l'eau à la cité 800 logements, chaque jour nous changeons de plage juste pour découvrir la région. En fin de compte nous nous sommes établis à la plage de Corso parce que la plage est propre et la forêt sise juste à côté est un lieu où l'on peut se prélasser et dresser notre table pour déjeuner », atteste Nora la mère de famille. Le flux des estivants augmente l'après-midi à partir de 16h jusqu'à 21h et peut se prolonger jusqu'à une heure tardive de la soirée surtout à Corso et Boumerdès ville où toutes les commodités nécessaires sont réunies. L'accès au parking jouxtant la maison de la culture Rachid-Mimouni et surplombant le Rocher Noir, d'une capacité de 800 places, est gratuit cette année contrairement aux années précédentes. Le week-end, il est pratiquement difficile de dénicher une place. Les femmes en solo Zemmouri El Bahri est une autre destination également très prisée par les estivants. Sa forêt immense encore à l'état vierge, son centre touristique Adim et ses campings comme ceux de Farès et Benyounès attirent des centaines de familles algéroises et autres dont des émigrés. Ces trois structures sont débordées depuis l'ouverture de la saison estivale. Les œuvres sociales de certaines entreprises nationales y ont loué des bungalows pour leurs travailleurs. Les locataires du complexe Adim ont beaucoup apprécié l'ouverture d'une aire protégée et fermée au niveau de la plage réservée exclusivement aux femmes et un autre espace destiné aux familles, notamment les femmes et les enfants. Cette louable initiative a déjà été expérimentée l'été dernier et a été reconduite en 2015 au grand bonheur de ceux et celles qui préfèrent être à l'abri des regards malveillants. Plus de 300 bungalows et 400 chambres d'hôtels situés à quelques mètres seulement de la plage accueillent les estivants à des prix étudiés, estiment des locataires venus de France. Des émigrés, en provenance notamment des pays d'Europe qui séjournent depuis quelques jours dans ce complexe avouent apprécier la quiétude du coin et la beauté du site. « La forêt non loin du complexe est un lieu de repos idéal », affirme Nadia.Gare aux aventuriers ! Les estivants qui ne respectent pas les consignes de sécurité ont parfois payé de leur vie ce manquement au règlement. C'est le cas d'un jeune homme qui s'est hasardé à nager dans les rochers au niveau de la plage centrale de Boumerdès, zone pourtant interdite à la baignade. Un autre jeune homme a subi, quant à lui, un traumatisme crânien au niveau de la plage « les sablières » dans la commune de Boumerdès. C'est ce que nous a fait savoir un agent de la Protection civile, précisant que « nombreux sont ceux qui ne respectent pas les instructions ». « C'est l'anarchie totale », dit-il précisant que « tous les jours depuis l'ouverture officielle de la saison estivale, les éléments de la Protection civile interviennent pour sauver des baigneurs ou repêcher des corps ».