Le Centre Pierre et Marie Curie (CPMC), qui traite plus de 50.000 malades chaque année, souffre de surcharge mais aussi de la pénurie de médicaments indispensables, selon un responsable du centre. « Les cancéreux en provenance de plusieurs wilayas se bousculent au service dans l'espoir d'y être traités. Les équipements de radiothérapie ne connaissent pas de répit », fait savoir un médecin du service d'oncologie. Conséquence : seul le tiers des malades admis pour une radiothérapie arrive à avoir une place. Et l'attente d'un premier rendez-vous peut durer des mois, révèle la même source. « Les responsables du CPMC renvoient les patients. Si tu n'a pas le bras long, tu n'aura pas droit à un traitement de faveur », témoignent deux jeunes dames. « Notre mère souffre beaucoup, et il est impossible de lui obtenir un rendez-vous avant six mois. Nous essayons de voir avec les associations d'aide aux cancéreux », affirme l'une d'elles. Ce parcours du combattant est le quotidien de centaines de malades qui prennent leur mal en patience. Et pour ne rien arranger, la rénovation des salles de soins du service oncologie réduit considérablement la capacité d'admission des malades, reconnaît un responsable de l'administration du CPMC. « Nous essayons de gérer au mieux les rendez-vous. Il y ades centres de traitement du cancer notamment à Batna et Constantine, mais les malades prennent d'assaut celui d'Alger, du fait de la renommée de ses médecins », fait-il savoir. Par ailleurs, la rupture de stocks des médicaments et de réactifs complique la situation, témoigne l'époux d'une malade qui tente de se procurer les médicaments hors de l'hôpital. « Je dois chercher longtemps pour m'approvisionner auprès des pharmacies. Certains médicaments sont non seulement difficiles à trouver mais coûtent très cher. Je dois débourser chaque jour 10.000 DA pour que ma femme se rétablisse, ou du moins ne souffre pas trop », témoigne-t-il. Une responsable à la pharmacie centrale du CPMC dira qu'une rupture de stocks entrave le traitement des malades. La pharmacie a été réapprovisionnée la semaine dernière en médicament Hydrea indiqué dans le traitement des leucémies myéloïdes chroniques, de polyglobulie primitive, la thrombocytémie essentielle et la splénomégalie myéloïde (myélofibroses). « La rupture dans les stocks de ce médicament nous a empêché de suivre le traitement des patients », certifie-t-elle, mettant en avant le prix élevé des médicaments contre le cancer, qui peut constituer une véritable barrière pour les malades démunis.