Etablir une stratégie diplomatique bien ficelée à l'égard de la communauté algérienne établie à l'étranger s'avère une urgence de l'heure. Un million 700 mille Algériens sont inscrits au niveau des consultas recensés, selon M. Halim Benatallah, Secrétaire d'Etat en charge de la Communauté nationale établie à l'étranger qui est intervenu hier devant la commission parlementaire des affaires étrangères, de la coopération et de la communauté établie à l'étranger.Il faudrait arriver à un consensus politique concernant cette frange indivisible de notre société, a-t-il indiqué devant les députés. Partant d'un constat peu reluisant sur la situation de notre communauté, réalisé sur la base de plusieurs visites qu'il a effectuées au niveau de plusieurs pays, le ministre fait savoir que la privation, l'ambition, le flou identitaire, la xénophobie et la ségrégation sont autant de faits qui caractérisent le vécu de notre communauté algérienne. Il se trouve même que «les conflits politiques entre les partis politiques à l'échelle interne ont été transférés à l'étranger. Ce qui oblige l'Etat algérien, selon lui, à prendre en compte ce volet négligé jusque-là. Il citera à titre d'exemple la France, où certains partis font des alliances contre leurs frères algériens. LA DOUBLE NATIONALITE EN CONSTANTE AUGMENTATION En somme, assure-t-il, il existe une insistance récurrente sur la nécessité d'impliquer l'Etat dans la protection de notre communauté établie à l'étranger que ce soit en Orient ou en Occident, car «derrière chaque communauté forte, il y a un Etat fort». Toujours en termes de lacunes enregistrées, le ministre parle d'un manque flagrant d'organisation. Ce qui a enregistré un «vide» regrettable entre les générations émigrantes, ayant même suscité une certaine ingérence politique étrangère au sein de notre communauté. En plus des tabous ayant trait à la problématique du retour au pays, l'invité de l'APN évoque la question de la double nationalité, qui est en constante augmentation. La moyenne générale, dira-t-il, est de l'ordre de 40 à 50% et ce taux pourra atteindre les 70 à 80% durant la prochaine décennie. Ceci aura assurément des répercussions négatives, estime le ministre. Par ailleurs, le même responsable se désole du phénomène de la harga qui tend à prendre des proportions alarmantes. Des discussions en ce sens ont été enclenchées dans l'optique de proposer des solutions politiques, sociales et diplomatiques au gouvernement.Ce qui doit passer par des enquêtes sur le terrain. A propos de l'élite et de la diaspora algérienne, le ministre affirme que celle-ci est prédisposée à contribuer au développement national à condition d'assurer les moyens. LES ASSOCIATIONS RELIGIEUSES ALGERIENNES EN FRANCE SUBISSENT DES ATTAQUES Revenant à ses deux visites qu'il a récemment effectuées en France, le ministre fait savoir que les associations religieuses subissent «des attaques de la part de certaines parties». Ce qui nécessite un plan politique appuyé par l'Etat algérien. Des ateliers de travail ont été mis en place en vue de traiter de divers sujets relatifs aux négociations entre les deux pays. Les élections de la mosquée de Paris devant intervenir en juin prochain, devra aussi, selon lui, bénéficié d'un important intérêt, pour consolider davantage la place des Algériens au sein de cette grande enceinte religieuse.De même pour le Maroc, dont la communauté algérienne est également en train de subir des attaques, en plus des restrictions administratives et des difficultés de résidence, de biens des Algériens, de l'emploi et de la sécurité sociale. Concernant l'Egypte, le ministre souligne que le taux de la communauté algérienne a baissé de moitié cette dernière année, passant de 3000 à 1600 Algériens, dont la plupart sont des femmes. En termes de solutions préconisées à court terme, le ministre déclare qu'il existe actuellement des négociations avec les sociétés d'assurance, les banques et la compagnie nationale Air Algérie pour régler le problème du transfert des dépouilles vers le pays. La solution sera connue avant la fin de l'année, certifie-t-il, soulignant également le problème de l'apprentissage à distance de la langue arabe. Une solution est à l'étude en collaboration avec le ministère de l'Education.