Selon un cadre de la direction de la pêche et des ressources halieutiques de la wilaya de Tipasa, une vingtaine de demandes pour le peuplement des bassins d'irrigation en alevins a été envoyée par le biais de la chambre de l'agriculture. « C'est une excellente initiative qui vise le renforcement des capacités d'exploitation des ressources aquacoles d'eau douce à travers la wilaya », dit-il. Et d'ajouter : « Rien qu'au niveau du barrage Boukerdène de Sidi Amar, les deux concessionnaires qui y activent pêchent 4 tonnes annuellement. » Les agriculteurs ayant émis le vœu de procéder à l'ensemencement de leurs bassins sont issus de différentes localités de la wilaya. « Nous avons transféré leur demande au ministère afin d'avoir l'accord nous permettant d'engager l'opération », indique le responsable. Une opération pareille a été menée il y a quelques semaines au barrage de Bouroumi, dans la wilaya de Blida. « Le peuplement du barrage de Bouroumi dépend de la compétence de notre direction. L'ensemencement a concerné l'introduction de 200.000 alevins de carpes ramenés de l'écloserie de Sétif. Cette opération s'est effectuée en coordination avec le Centre national de recherche et de développement de la pêche et de l'aquaculture et l'Agence nationale des barrages et de transferts des eaux », ajoute-t-il. Pour revenir aux avantages de l'ensemencement des bassins d'irrigation, il souligne qu'en plus du produit issu de l'exploitation de cette ressource aquacole, les poissons participent au processus de fertilisation des eaux des bassins destinés à l'irrigation. « Les agriculteurs obtiennent leurs produits de fertilisation à partir des eaux d'irrigation d'une manière bio. Les excréments des poissons sont riches en matières fertilisantes. D'une part, on réduira l'utilisation de fertilisants chimiques, et de l'autre, on diminuera les coûts destinés à l'achat de ce type d'intrant », estime-t-il. Concernant les coûts, les poissons introduits dans les bassins d'irrigation dans le cadre de cette opération ne nécessitent pas de dépenses excessives. « L'alimentation de ces poissons se base généralement sur les protéines et autres sources d'alimentation provenant du fumier par exemple. Autrement dit, cet élevage ne coûte quasiment rien du tout », affirme-t-il. Cependant, le produit issu de son exploitation peut être commercialisé. « Pour le moment, la consommation du poisson issu de la pêche continentale n'est pas généralisée dans le régime alimentaire du consommateur algérien. Seulement, il peut servir de matière première pour les aliments destinés à l'élevage aquacole dans le milieu marin et peut même être intégré dans d'autres industries de transformation, à l'exemple de certaines huiles », conclut le même responsable.