Les commerçants informels réinvestissent la ville de Constantine ces dernières semaines, aux bas-côtés des routes et même au centre-ville. Les vendeurs à la sauvette sont de retour dans les rues 19-Juin (ex-rue nationale) et Larbi Ben M'hidi (ex-rue de France). Plus discrets, certes, que les années précédentes, ils sont néanmoins des dizaines à prendre le risque face à la présence de policiers toute la journée. Habits, ustensiles de cuisine ou tissus en tout genre, les marchands vont même jusqu'à entreposer leurs marchandises à l'intérieur des immeubles pour éviter les contrôles et les saisies de la police. Certains riverains, agacés par cette intrusion, redoutent un retour en force de l'informel en cette rentrée scolaire de septembre qui approche. « Cette rue (Larbi Ben M'hidi) est squattée par des centaines de marchands, chaque début septembre. Des marchands qui sont toujours à l'origine de l'insalubrité en plus du problème de l'insécurité. Chaque jour, des heurts opposent les marchands entre eux et chaque jour nous assistons à des vols et à des agressions. Ces commerçants vont jusqu'à transformer les halls d'entrée de nos immeubles en cabines d'essayage pour leurs clients. L'année dernière, un voisin a été agressé parce qu'il a osé refuser l'accès à l'immeuble à des inconnus », explique Nasser, membre du comité de quartier de la rue Larbi Ben M'hidi. Parmi ces commerçants ambulants, beaucoup avaient bénéficié de locaux dans les années 2011 et 2012, mais ils préfèrent squatter les trottoirs du centre-ville où l'activité commerciale est plus attirante que les nouveaux marchés de proximité. L'occupation anarchique de la voie publique est toutefois plus importante dans les différentes sorties de la ville. En effet, que ce soit à la sortie nord de la ville sur la route d'El Menia ou celle sud en allant vers El Khroub et Ali Mendjeli, les camionnettes « ambulantes » de fruits et légumes sont devenues un véritable casse-tête pour les automobilistes et les autorités locales. Sur l'axe Sissaoui et malgré l'installation de balises de sécurité en béton - non loin de la mosquée -, des vendeurs ont pourtant réussi à installer, sur le bas-côté de la route, de petites boutiques de fortune de fruits et légumes et même de produits alimentaires. Une présence qui gène considérablement la circulation routière surtout aux heures de pointe sur cet axe qui relie Constantine au Khroub. Même décor sur la route menant vers Ali Mendjeli, où une douzaine de camionnettes forme un véritable souk non loin de l'aéroport Mohamed- Boudiaf.