Ainsi au centre-ville, les vendeurs ambulants des rues 19-Juin et Larbi Benmhidi font leur retour, certes moins nombreux que l'année dernière ; ils sont néanmoins des dizaines à prendre le risque malgré la présence de policiers toute la journée. Un jeu du chat et de la souris s'engage entre les deux parties et apparemment ces petits commerçants ont trouvé une astuce pour ne pas se faire prendre : porter à la main un échantillon de leur produit pour le vendre tandis que le reste de la marchandise est bien caché dans un lieu sûr, à l'intérieur d'un immeuble ou bien dans une boutique. Même si on est loin du bazar de l'an dernier, il n'en demeure pas moins que la présence de ces « intrus » commence à agacer les habitants et les commerçants de la rue du 19-Juin qui craignent de les voir revenir massivement : « Nous sommes traumatisés par ce que nous avons vécu l'année dernière, la rue était devenue infréquentable, avec plein de voyous. Certains commerçants ont d'ailleurs baissé rideau durant des semaines de peur d'être agressés, « Notre activité était au ralenti. S'ils reviennent, nous avons prévu de riposter. L'an dernier, nous étions à deux doigts de mener une grève générale et fermer toutes les boutiques », nous explique un bijoutier de l'ex-rue de France. Pour l'heure, rien n'indique qu'un tel scénario va se reproduire, mais force est de constater que l'arrangement provisoire entre l'APC et les commerçants ambulants est remis en cause par ces derniers. Rappelons qu'une fois délogés du centre-ville, plusieurs espaces (dont l'ancien Souk El Fellah de la zone industrielle Palma) ont été aménagés au profit des vendeurs, des lieux qui ont pourtant été très vite boudés par des marchands qui préfèrent squatter les trottoirs du centre-ville, là où l'activité commerciale est plus attirante que d'occuper des étals de nouveaux marchés situés pour la plupart dans des endroits reculés. Afin d'éviter une nouvelle clochardisation de la ville, les autorités locales devraient sérieusement se pencher sur ce problème avant qu'il ne soit trop tard. Par ailleurs, des commerçants ambulants, qui ont été expulsés du marché couvert de Belzouidad « des Frères Battou », ont organisé un sit-in devant le siège de l'APC demandant entre autres à être réintégrer immédiatement. A l'inverse, au nouveau marché du Khroub, qui devait être rouvert dimanche dernier, la vingtaine de marchands « réguliers » a demandé à ce que tous les étals des commerçants informels des alentours soient dégagés avant l'inauguration. Ils s'agit en fait de deux souks distants de quelques mètres du marché, ses occupants dénoncent une concurrence déloyale. Notons, enfin, que les camionnettes « ambulantes » des fruits et légumes ont réapparu dans plusieurs endroits, sur les axes d'El Menia et d'El Khroub, en particulier. Leur présence gêne considérablement la circulation routière à cause des automobilistes qui se garent sur le bas-côté des routes. On se souvient que pour les déloger les autorités ont dû poser des barrières en béton ou installer des brigades de la Gendarmerie nationale.