La session de formation interactive des journalistes exerçant en tamazight a débuté, hier, à la Bibliothèque nationale d'El Hamma à Alger. Placé sous le patronage du ministre de la Communication, Hamid Grine, ce rendez-vous, premier du genre, a été initié par le Haut- Commissariat à l'amazighité. Grine a indiqué dans son allocution que son département accorde « un intérêt croissant » à la problématique de la promotion effective de la langue amazigh dans le secteur et sa « prise en charge » de la manière la plus « efficace » et « continue ». Le ministre a soutenu que les moyens de communication ont largement contribué, notamment la radio et la télévision nationales, à la sauvegarde de la langue amazigh en tant que langue nationale, partie intégrante et indissociable de la composante de l'identité algérienne. Grine a fait savoir que l'enjeu de cette session est de contribuer à mettre en place les outils linguistiques professionnels en direction des journalistes d'expression amazigh, et ce, pour leur permettre d'aller vers une meilleure pratique journalistique, professionnelle et responsable. Pour le ministre de la Communication, la mise en œuvre d'un lexique à usage des journalistes exerçant en tamazight est plus que jamais nécessaire, voire urgent, pour les aider, sur le plan linguistique, dans l'exercice de leur profession. Il a rassuré que tous les moyens seront mis à la disposition au HCA pour qu'il puisse assurer une formation de qualité et de haut niveau. Grine a qualifié d'« important », « stimulant » et « valorisant » le partenariat avec le HCA. « Il y va de la promotion de la langue nationale, la langue maternelle », a-t-il indiqué. En sa qualité de représentant du cabinet du Premier ministre, Belkacem Mellah, a rappelé l'importance accordée par les pouvoirs publics à la promotion de tamazight. Il a souligné que celle-ci a réalisé des avancées incontestées et bénéficie d'une attention particulière de la part du chef de l'Etat. « Des avancées importantes » Pour sa part, le secrétaire général du HCA, El Hachemi Assad, a soutenu que ce rendez-vous constitue une opportunité supplémentaire de formation et de perfectionnement en direction des médiateurs d'expression amazigh, confrontés au quotidien à de multiples problèmes, particulièrement la non-disponibilité de documents lexicographiques. Il a indiqué que cette initiative s'inscrit dans le cadre des protocoles d'accord signés entre le HCA et le ministère de l'Education nationale le 21 février 2015 et entre le HCA et le ministère de la Communication le 9 avril 2015. Pour lui, ces premières journées de formation offriront l'occasion de raffermir et d'approfondir les liens avec les chercheurs et les professionnels des médias et de la communication, nationaux et étrangers. Assad a soutenu que des « avancées importantes » ont été enregistrées concernant la promotion de la culture et de la langue amazigh. Il a soutenu que le HCA est présent sur le terrain et œuvre sans relâche à l'encrage de ses missions en accolant le tissu associatif, les journalistes, les auteurs, les artistes et les porteurs du patrimoine. Le SG du HCA a estimé qu'il est urgent et important de créer un organe de presse national sur fonds publics ou en co-édition avec le privé. Et dans le but de dépassionner les débats sur tamazight, il a été mis en œuvre, a tenu à rappeler Assad, une stratégie pour traduire la dimension nationale de tamazight en renforçant le partenariat, notamment avec les institutions universitaires et de recherche. Cependant, le même responsable a souligné que c'est un véritable chantier qui reste à lancer, à savoir un plan stratégique de généralisation graduelle et planifiée de tamazight à l'école et à la radio. « C'est par la détermination et la préservation, sans brûler les étapes, que nous ferons évoluer le dossier de l'amazighité », a affirmé le SG du HCA. Premier lexique préliminaire d'ici à décembre 2015 Parce que tamazight est de plus en plus présente dans le champ médiatique national et qu'il y a un besoin évolutif en terminologie en plus des déficits cumulés, la nécessité de mettre en œuvre un lexique dédié aux journalistes d'expression amazighe est plus que jamais nécessaire pour les aider dans l'exercice de leur profession. Abdelmadjid Bali, universitaire et ancien producteur d'émissions radiophoniques à la radio chaîne II, a reconnu que l'échéance fixée à la sortie de la première édition d'un tel lexique est au minimum de 6 mois et au maximum d'une année. Mais sur une proposition de l'équipe d'organisation, un document préliminaire sera élaboré d'ici à décembre 2015 pour pallier certaines urgences.