Des dizaines de personnes ont manifesté, mardi dernier, sous forte présence policière, devant le siège du l'Union générale tunisienne du travail (UGTT), pour protester contre le projet de loi qui prévoit, au nom de la réconciliation nationale, l'amnistie de personnes poursuivies pour corruption en échange d'un remboursement et d'une pénalité financière. Présenté en conseil des ministres mi-juillet, le projet de loi dit de « réconciliation économique et financier » a été proposé par le président, Béji Caïd Essebsi, afin de « tourner la page du passé ». Le texte, qui doit être étudié par le Parlement à une date indéterminée, entend « stopper les poursuites et les procès et annuler les peines prononcées » contre les fonctionnaires accusés ou condamnés pour corruption mais n'ayant pas touché de pots-de-vin. Toute personne ayant « tiré un profit ou pris des pots-de-vin ou en ayant donné » devra, pour sa part, présenter un dossier à une commission qui sera instaurée en cas d'approbation du projet de loi. Les poursuites seront définitivement annulées en échange du paiement « d'une somme d'argent égale à la valeur de l'argent public détourné ou du profit obtenu, à laquelle s'ajoute un taux de 5% pour chaque année depuis les faits », indique le texte.