L'actualité socioéconomique a largement déteint sur l'ouverture de la session d'automne du Parlement. Le discours est centré principalement sur la conjoncture économique mise à mal par la baisse des prix du pétrole. Et sur les efforts qu'il y a lieu de déployer pour parer aux conséquences du rétrécissement du volume des revenus pétroliers. Le président de l'APN, Ould-Khelifa, s'est appliqué, comme le Premier ministre, quelques jours auparavant, à dédramatiser la situation en mettant en avant les atouts de l'Algérie qui sont la résultante du paiement par anticipation de la dette extérieure et l'accumulation des réserves de change. Le président de l'Assemblée s'est lui aussi inscrit en faux contre les commentaires qui noircissent le tableau et la vague de pessimisme que cela a colporté. « La période qui a précédé cette rentrée sociale s'est caractérisée par une vague de pessimisme véhiculée par certains leaders de partis et autres experts et médias qui ont dressé un tableau noir sur la situation économique et monétaire actuelle de l'Algérie », a-t-il notamment regretté. Même si les difficultés sont réelles, il ne faut pas, préconise-t-il, céder à l'affolement ni à la panique. Le pays est, à ses yeux, suffisamment outillé pour se prémunir contre la crise grâce à une vision économique stratégique qui l'a doté d'« une capacité à anticiper les crises financières et monétaires et la chute des prix des hydrocarbures ». L'investissement consenti dans les infrastructures de base, notamment dans les domaines des transports ferroviaire, maritime et aéroportuaire et celui de l'électricité, des barrages et du dessalement de l'eau de mer...sont autant d'éléments cités par Ould-Khelifa pour signifier que l'Algérie n'a pas perdu son temps. Ces rappels, qui fondent l'optimisme, faits, il faut aborder la nouvelle étape dans un état d'esprit qui se veut conquérant. La construction d'une économie diversifiée revient, dans ce cadre, comme une quête nationale commune qui doit fédérer les énergies. L'encouragement de l'investissement national et étranger est, du coup, perçu, comme un levier efficace de promotion de la croissance économique. Mais pas seulement. Ould-Khelifa a adjoint à cet enjeu, l'exigence de lutter contre la corruption, la contrebande et le laxisme. Les deux chambres du Parlement prendront part à la démarche dans la sphère qui est la leur, en adoptant le cadre législatif et juridique qui sied au mouvement de réforme. L'ordre du jour est du reste principalement économique. Les parlementaires approuveront d'abord la loi de finances complémentaire pour 2015 qui a largement préfiguré le dispositif de soutien à l'investissement, à la rationalisation des dépenses budgétaires et à la régularisation des activités économiques informelles. Vient ensuite le code du commerce à travers le projet de loi modifiant l'ordonnance n°75-59 du 26 septembre 1995. Le projet de loi de finances pour 2016, celui modifiant l'ordonnance n°01-04 du 20 août 2001 relative à l'organisation, la gestion et la privatisation des entreprises publiques économiques, le projet de loi sur la normalisation, ainsi que celui relatif à la promotion de l'investissement et au développement de l'entreprise plantent le décor d'une session dominée par les questions économiques. Alors que les textes modifiant et complétant la loi n°79-07 du 21 juillet 1979 portant code des douanes et celui relatif à la lutte contre la contrebande promettront de traduire en actes les mesures prises dans l'assainissement des secteurs de l'importation et de renforcer la lutte contre le trafic de marchandises.