La rentrée scolaire ne s'est pas déroulée sans quelques petits problèmes. Les inquiétudes des enseignants se sont confirmées concernant notamment la surcharge des classes. Le secrétaire général du Conseil des lycées d'Algérie (CLA), Achour Idir, se désole que le secteur ait réceptionné peu de nouvelles infrastructures. « Seulement 20% de ce qui était prévu du programme de réalisation des établissements scolaires », a-t-il souligné. Selon lui, « ce manque explique en partie la surcharge des classes et cette année, le nombre d'élèves par classe peut atteindre la quarantaine ». La ministre de l'Education, Nouria Benghebrit, avait indiqué que 5,01% des écoles primaires et 6,45% CEM seront touchées cette année par ce problème. Le SG du CLA a indiqué que le problème des élèves des classes d'examen, notamment de terminale, n'est pas encore résolue. Nouria Benghebrit a mis l'accent, dernièrement, sur la nécessité de donner une seconde chance à ces élèves à travers la création de classes spéciales. Le responsable du CLA a mis en avant le déficit en matière d'adjoints de l'éducation au niveau de certains établissements. Et dit regretter que les enseignants partis à la retraite n'aient pas été, pour le moment, remplacés. Toujours selon notre interlocuteur, des enseignants nouvellement recrutés ont tardé, pour certains, à rejoindre leurs postes de travail. A ce sujet, la ministre de l'Education a été claire. « La loi sera appliquée contre les enseignants permanents qui n'ont pas rejoint leurs postes durant les deux premiers jours de la rentrée scolaire. S'ils ne rejoignent pas leurs postes dans les 15 prochains jours, ils seront remplacés », a-t-elle averti. Le SG du CLA a estimé que ce n'est pas du jour au lendemain qu'il sera mis fin aux mauvaises habitudes. Toutefois, il a relevé une certaine amélioration cette année, notamment l'inscription des élèves durant le mois de juillet. « Ce qui a eu pour effet de faire gagner du temps aux élèves et aux enseignants. » Pour sa part, le secrétaire général du Syndicat national autonome des travailleurs de l'éducation et de la formation (Satef), Boualem Amoura, a regretté le manque d'anticipation dans la gestion des affaires de l'éducation nationale, particulièrement à la veille de la rentrée. Pour lui, « la surcharge des classes est devenu un problème sérieux depuis plusieurs années sans qu'une solution efficace ne soit trouvée ». Il a soutenu que le problème dépasse les prorogatives du ministère de l'Education. « C'est un problème lié à la cadence de réalisation des établissements. Tant que les projets ne sont pas réceptionnés, le problème demeura. Rentrée normale Le même problème a été évoqué par le coordinateur national du Syndicat national autonome des professeurs de l'enseignement secondaire et technique (Snapest), Meziane Meriane. Selon lui, la surcharge des classes sera ressentie au niveau de certaines enceintes scolaires. Une situation qui fait suite à la non-livraison des projets et au nombre élevé d'élèves qui vont refaire l'année. Soutenant que la rentrée scolaire s'est déroulée dans des conditions normales, Meriane a indiqué que la particularité de cette rentrée reste l'ouverture dès le premier jour des cantines scolaires au lieu d'attendre 15 jours comme ce fut le cas auparavant. « C'est le point positif de cette année », a-t-il soutenu. Le président de l'association des parents d'élèves, Khaled Ahmed, dira, lui aussi, que l'année scolaire s'est effectuée dans de bonnes conditions. Il a néanmoins évoqué le problème des recalés au baccalauréat, dont le nombre avoisine les 400.000. « Le retard dans la réception de nouvelles infrastructures a accentué le problème de la surcharge des classes », indique-t-il. Sur les 282 écoles primaires programmées pour être réceptionnées cette année, seules 89 ont été livrées. 117 lycées ont été livrés alors que le programme en compte 173 et 103 CEM ont été réceptionnés sur les 125 programmés. Notre interlocuteur a évoqué le cas des nouveaux inscrits en première année primaire proches de l'âge légal de scolarisation qui est de 6 ans. Khaled Ahmed a indiqué que les parents demandent des dérogations au ministère. Sinon, selon lui, la rentrée s'est déroulée dans des conditions nettement meilleures que celles de l'année dernière.