« La Russie partage avec nous la volonté de lutter contre l'extrémisme violent », a déclaré, vendredi dernier, le président américain, Barack Obama, depuis la base de Fort Meade (Maryland, est des Etats-Unis) où il a rencontré des militaires à l'occasion du quatorzième anniversaire des événements du 11 Septembre. « S'ils sont prêts à travailler avec nous et les 60 pays de la coalition, alors il y a une possibilité d'un accord politique de transition », a expliqué le président américain. « La mauvaise nouvelle est que la Russie continue à croire qu'Assad est quelqu'un qui mérite d'être soutenu », a-t-il ajouté, promettant de faire passer un message clair à la Russie : « Vous ne pouvez continuer à appliquer une stratégie qui est vouée à l'échec. » Pour Obama, le dirigeant syrien détruit « son propre peuple » et transforme son pays en une zone qui attire « les djihadistes de toute la région ». Mais ce n'est pas ce qui inquiète le plus son Administration qui a fait état récemment d'un déploiement de matériel et de soldats russes près de Lattaquié, fief du président Assad. Moscou a démenti, jeudi dernier, tout renforcement de sa présence militaire en Syrie. Le ministre des Affaires étrangères, Sergueï Lavrov, a néanmoins admis, vendredi dernier, que les avions russes à destination de la Syrie transportaient aussi des équipements militaires, et pas seulement de l'aide humanitaire. Il a affirmé que la Russie « continuerait à fournir l'équipement nécessaire au gouvernement syrien pour qu'il puisse se défendre contre la menace terroriste ». Le chef de la diplomatie russe a, en outre, appelé la coalition internationale, dirigée par les Etats-Unis, à coopérer avec Damas pour mieux coordonner ses frappes contre le groupe terroriste Daech. « Mieux vaut tard que jamais : nous appelons une nouvelle fois les membres de la coalition à coopérer avec le gouvernement syrien et l'armée syrienne », a déclaré Lavrov à l'issue d'une rencontre avec son homologue mongol, Lundeg Purevsuren. Pour procéder à ses frappes, la coalition doit « coopérer avec les forces terrestres, or, les forces terrestres les plus efficaces et puissantes dans la lutte contre Daech sont celles de l'armée syrienne », a ajouté Lavrov. La Russie souhaite que la lutte contre cette organisation terroriste soit « un travail de groupe, fait en conformité avec les normes du droit international », a-t-il martelé appelant, en outre, Washington à « dégeler les canaux » de communication avec Moscou. « C'est important pour éviter des incidents involontaires », a-t-il précisé. Pour la Russie, qui n'est présente en Syrie que grâce à ses installations logistiques militaires dans le port de Tartous sur les bords de la Méditerranée, la priorité doit être la lutte contre le terrorisme et non pas le départ du chef de l'Etat syrien. D'autant que, ajoute le ministre russe des Affaires étrangères, « les tentatives précédentes de changement de régime en Irak et en Libye ont permis à Daech de devenir la sinistre structure que l'on connaît aujourd'hui ».