Depuis mars 1998, Latraco (Lazaret transit et activités connexes), filiale de l'ex-Orevic, un organisme spécialisé dans la vente de viandes rouges, met à la disposition des citoyens des moutons pour le sacrifice de l'Aïd à des prix abordables. Cette opération a été préparée des mois à l'avance, selon le directeur technico-commercial, Billal Hadji. « C'est essentiel pour nous, dira-t-il, d'être au rendez-vous de cette fête religieuse en tant qu'organisme étatique. » Il s'agit de préparer les aspects technique et commercial de l'opération, selon ce responsable. Depuis hier, un rush indescriptible est perceptible au sein de l'établissement. L'espace jouxtant les bergeries s'avère trop exigu pour accueillir autant de clients. On vient des quatre coins du pays : Tizi Ouzou, Aïn Defla, Boumerdès, Tipasa, à voir les plaques d'immatriculation des véhicules garés à proximité. A l'intérieur de l'unité de Latraco, l'organisation est simple et efficace. « Le but est de satisfaire le maximum de clients », nous dit-on. Dès l'entrée, les prix sont affichés pour orienter les acheteurs. Un travailleur au sein de Latraco nous explique qu'il veut d'abord avoir une idée sur les prix et comparer avec ceux pratiqués dehors. Sur chaque mouton est apposée une couleur qui renvoie à un prix. Le vert correspond 34.000 DA, le bleu à 36.000 DA, le rouge à 40.000 DA, le marron à 44.000 DA, le noir à 48.000 DA. Le vert et rouge correspond à 52.000 DA de le rouge et noir à 55.000 DA. Le mouton ne portant aucune couleur est à 58.000 DA, soit le plus cher. Une fois le ticket de caisse en main, le client se dirige vers l'enclos pour choisir sa bête. « Tous ces moutons proviennent des unités d'élevage et d'engraissage des régions steppiques (Djelfa et Laghouat) », nous explique Nabil. « Mais le gros de l'activité est centré sur le volet sanitaire, auquel une attention spéciale est accordée », précise le directeur technico-commercial de Latraco. Ainsi, des vétérinaires sont sur place pour assurer la vaccination, le contrôle de l'alimentation et le suivi zootechnique. Après le transfert des ovins à l'unité de Latraco de Birtouta, un deuxième contrôle sanitaire est effectué. Ensuite, les bêtes sont triées selon le poids et siglées selon une couleur correspondant à un prix particulier. « Par cette mesure, nous permettons de satisfaire toutes les familles selon leurs moyens », a indiqué Hadji. Ce responsable table sur la vente de plus de 3.000 têtes. D'ailleurs, pour permettre aux personnes à faibles revenus d'acquérir un mouton, il a été décidé d'instaurer la vente par facilité de paiement pour les œuvres sociales des sociétés en contrepartie d'un bon de commande. Ainsi, des conventions ont été signées par certaines d'entre elles avec Latraco. Une autre option a été mise au point. Elle profite à ceux qui habitent un immeuble. Ils peuvent acheter le mouton et le récupérer la veille de l'Aïd. « Le mouton acheté est alors placé dans un enclos spécial jusqu'au jour où son propriétaire se présente pour le récupérer », a expliqué Hadji.