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« Notre pari c'est l'entreprise et l'entrepreneur algériens » Sellal à la table ronde « du défi de la résilience à l'exigence de l'émergence de l'économie nationale »
Abdelmalek Sellal a dressé, hier, un tableau, sans complaisance, sur les contraintes de l'économie nationale, au regard du contexte international mais a évoqué aussi ses atouts. Le Premier ministre a d'emblée expliqué que le programme du gouvernement est clair dans ses objectifs, il est celui du président de la République que « nous devons mettre en pratique sur le terrain ». Mais pour cela, le gouvernement a besoin, aussi, « de l'avis des experts ». C'est d'ailleurs l'objectif de cette table ronde qui « va nous permettre de sortir avec les meilleures réponses à apporter à la situation économique actuelle avec notamment la chute des cours du pétrole et la baisse des recettes des hydrocarbures car notre économie reste, malheureusement, dépendante encore des hydrocarbures », dira Sellal. Les recettes de l'Algérie on, en conséquence, « baissé de 53 milliards de dollars en 2104 à 35 milliards en 2015 ». Pour Sellal, notre objectif est de « bâtir une économie fondée sur la création de la richesse et non sur la rente ». Il rappellera que l'Algérie n'avait pas attendu la crise pour réagir puisque des mesures d'anticipation ont été prise dès juillet 2014. Elles tendaient à « la rationalisation des dépenses et la maîtrise du commerce extérieur et des importations ». Sellal précise que le président de la République a, à ce titre, dressé une feuille de route au gouvernement, dès décembre 2014, lui fixant des objectifs « de maîtrise des importations et de rationalisation des dépenses » tout en « préservant le pouvoir d'achat des citoyens » et en « continuant les efforts de réalisation dans les domaines de l'habitat, de la santé, de l'éducation... » Cela dit, l'Algérie, rassure Sellal, « n'est pas dans la situation de 1986 » qui avait amené à une situation de cessation de paiement, ajoutant que « la situation s'est améliorée ». Le Premier ministre a cité quelques exemples puisés dans la situation macroéconomique. Dans le domaine industriel, explique-t-il, la croissance industrielle était « de 15% en 1980 avant de connaître une chute et tomber en dessous de zéro », rappelle-t-il. Sellal cite aussi les investissements réalisés ou en cours dans ce secteur avec deux unités de production d'acier, l'une sur initiative d'un investisseur privé (turc) à Béthioua, la seconde à Bellara (Jijel) en partenariat avec des Qataris, sans compter les gros investissements destinés à rénover et moderniser le complexe d'El Hadjar. Bâtir « une économie diversifiée, créatrice de richesse et d'emploi » Tout cela a permis à l'Algérie de « relancer sa base industrielle et de diminuer les importations ». C'est le cas aussi de l'industrie du ciment, où « l'Algérie devra couvrir en 2018 totalement ses besoins et pourquoi pas envisager l'exportation », ajoute le Premier ministre. Sellal, qui a déclaré que le pays dispose « d'infrastructures importantes et de compétences intéressantes », a par ailleurs déclaré que l'objectif de l'Algérie est de bâtir « une économie diversifiée, créatrice de richesseet d'emploi ». Sellal a passé en revue les mesures prises par le gouvernement dans le cadre de la loi de finances complémentaire pour 2015 et dans le projet de loi de finances pour 2016. Le gouvernement privilégiera l'agriculture, le tourisme, les TIC et les énergies renouvelables. Il a réitéré l'engagement de l'Etat à « faire de l'entreprise, le moteur de croissance ». La loi de finances pour 2016 devra axer, en priorité, sur « l'attractivité de l'investissement et ce pour réduire le recours aux importations ». Le gouvernement qui escompte atteindre une croissance de 4,6% en 2016, soit un point de plus par rapport à 2015, s'est fixé cinq grands objectifs : la mobilisation de nouvelles ressources, le passage du financement sur le budget de l'Etat au financement par le marché, la lutte contre le gaspillage, la modernisation de l'arsenal juridique lié à l'investissement et surtout la révolution dans les mentalités, par rapport à la valeur travail, chez les citoyens, les banquiers... Avis d'experts : « L'Algérie a les moyens de s'en sortir » Des experts nationaux et étrangers, des secteurs de l'énergie, des banques, à l'instar des professeurs Aktouf et Hafsi de HEC Montréal, des professeurs Chitour, Sidali Boukrami et Abderrahmane Mebtoul, ont pris part dans trois panels différents à ces débats. Ils ont souligné la nécessité pour l'Algérie de diversifier son économie, de développer ses ressources localement à travers des investissements dans la pétrochimie, donner une place plus importante à l'entreprise notamment privée, plus d'importance à l'industrie et à l'agriculture. Selon eux, « le secteur des hydrocarbures fait l'objet de pressions énormes ». Ils estiment qu'on « n'est pas dans la situation de 86, au regard du faible niveau d'endettement du pays qui ne dépasse pas les quatre milliards de dollars, du niveau des réserves de change aussi ». « L'Algérie a les moyens de s'en sortir à condition de mettre en œuvre des actions courageuses », précisent-ils. Ces débats ont suscité des interventions-réponses de la part du ministre des Finances, Benkhalfa qui a rassuré sur les « capacités de l'Algérie à mobiliser, à travers l'épargne, les ressources financières locales, alors que le ministre de l'Energie, Khebri, a précisé à Attar (ex-PDG de Sonatrach) que les taux de récupération des gisements « peuvent passer de 18% à 38,5% » dans nos champs pétroliers. Le président du Conseil national économique et social (CNES), Mohamed Seghir Babès, a pour sa part, déclaré que ces débats vont nous permettre « des regards croisés » quant au diagnostic et aux solutions à apporter à la relance l'économie algérienne. Cette table ronde a été organisée sur « saisine du Premier ministre suite à la dernière rencontre organisée avec les walis », a précisé Babès.