Les « ambiguïtés » sur le site de Parchin, contesté comme l'un des points les plus importants et sensibles de l'enquête de l'AIEA sur le programme nucléaire iranien, seront-elles enfin levées pour autoriser la levée définitive des sanctions internationales ? Pour Téhéran, nul doute que les appréhensions injustifiées de l'AIEA seront consommées. « Yukia Amano a effectué une visite formelle au site de Parchin, il a visité certains ateliers à propos desquels il y avait de fausses informations », a déclaré Behrouz Kamalvand, porte-parole de l'Organisation de l'énergie atomique d'Iran (OEAI). Au cœur de la visite en Iran du premier responsable de l'Agence internationale de l'énergie atomique (AIEA), en compagnie du chef du département des garanties, Tero Varjoranta, l'accès au site pour y recueillir des échantillons s'inscrit dans la feuille de route qui instaure le processus de vérification et de « clarifications » sur certaines activités nucléaires fermement démenties par Téhéran. Situé à l'est de Téhéran, ce site est soupçonné d'avoir abrité des tests d'explosions conventionnelles applicables au nucléaire, quand bien même l'Agence onusienne avait déjà conduit en 2005 des inspections qui n'avaient rien donné. Les doutes ont été alimentés par la presse américaine évoquant des « travaux suspects » présentés par le porte-parole de l'OEAI comme une simple « réfection d'une route » inondée à laquelle d'ailleurs Amano a pu se rendre. Le retour de l'AIEA, propice au renforcement du dialogue avec le partenaire iranien, est perçu comme « une bonne base pour une coopération à long terme » menée « étape par étape » pour tenter de « rapporter de manière impartiale » la mission de vérification, a précisé le responsable de l'AIEA qui a rencontré, dimanche dernier, le président iranien Hassan Rohani, le président de l'Organisation iranienne de l'énergie atomique, Ali Akbar Salehi, et le ministre iranien des Affaires étrangères, Mohammad Javad Zarif. Il s'est également adressé à huis clos aux députés d'une commission spéciale du Parlement iranien mise en place pour examiner l'accord nucléaire. Dans un mois, un vote aura lieu, selon son président Ali Larijani, pour conforter un accord approuvé par le guide suprême, l'ayatollah Ali Khameni. Face à la volonté de « remplir ses devoirs » exprimée, le président iranien Hassan Rohani a affirmé que son pays allait appliquer le « protocole additionnel (du Traité de non-prolifération nucléaire, ndlr) de manière volontaire ». A son interlocuteur, il a déclaré : « Vous aussi, vous surveillerez de manière équitable l'application » de l'accord dont le rapport final sera déposé le 15 décembre au Conseil de sécurité. Téhéran est sûr de son bon droit et de son innocence. Dans une interview à l'émission « 60 minutes » diffusée dimanche par la chaîne américaine CBS, le président Rohani a relevé le soutien populaire qui tranche avec la méfiance suscitée aux Etats-Unis. Il est temps, a plaidé Rohani, de mettre fin à la logique de belligérance. « Ce qui importe, c'est de savoir quelle direction nous prenons. Nous dirigeons-nous vers une recrudescence de l'hostilité ou vers une réduction de cette hostilité ? Je pense que nous avons fait les premiers pas vers une réduction de l'hostilité », a souligné le président iranien. En attendant, une normalisation en marche à pas mesurés.