Cela devrait être sa vocation. Fournir de la main-d'œuvre qualifiée aux projets de réalisation de l'économie nationale. Elle doit pour cela attirer dans son giron les recalés du système scolaire. La formation professionnelle aura ainsi contribué à absorber les conséquences fâcheuses de la déperdition scolaire. Les enjeux du secteur sont, au demeurant, rappelés à l'occasion de la rentrée qui s'est déroulée hier. Si par les chiffres, ce segment de la formation affiche ses ambitions et convainc de l'attrait qu'il exerce sur beaucoup de catégories de la population, il reste à adapter les profils des enseignements aux besoins du marché 410.000 postes de formation sont offerts aux nouveaux stagiaires. 20.000 de plus que l'année écoulée. 244.000 stagiaires sont en formation, portant ainsi à 650.000 l'effectif global des apprenants inscrits à l'échelle nationale. La preuve de l'intérêt est donc apportée par l'engouement dont il convient de canaliser les prédispositions en fonction des débouchés proposés par le marché de l'emploi et des exigences de l'entreprise. La création des pôles d'excellence répartis par secteur d'activité participe, à première vue, à cette réorientation. Le ministre de la Formation et de l'Enseignement professionnels, Mohamed Mebarki, a admis, hier, à l'occasion de cette rentrée, que la stratégie de l'enseignement professionnel doit être réactualisée à la lumière des nouveaux défis imposés à l'économie nationale. Ceux-ci se déclinent en pari de croissance pour contrer les effets de la chute des prix du pétrole. « Les nouveaux défis induits par la chute des prix du pétrole nécessitent la réactualisation de la stratégie nationale de l'enseignement et de la formation professionnels », a-t-il affirmé à Médéa. Autrement dit, on doit former des stagiaires qui soient capables de répondre au marché de l'emploi dans les secteurs dont la plus-value en termes d'apport à la croissance économique est avérée. Pour ce faire, des objectifs sont identifiés. La formation professionnelle doit se hisser à un niveau qui lui permette de se substituer à l'enseignement technique, en voie d'extinction. Et doit améliorer son taux de couverture du territoire national. Selon Mebarki, la moyenne des offres garanties par les établissements du secteur sera portée de 50% à 70% d'ici quelques années. Et ce, pour combler le déficit constaté dans certaines spécialités et certains métiers. On peut regretter que l'échéance ne soit pas plus précise mais le cap semble avoir été mis sur le rôle que doit jouer la formation professionnelle aussi bien pour les apprenants eux-mêmes que pour l'économie nationale. En plus de constituer un fondement dans le programme de lutte contre le chômage.