Le ministre, qui a estimé que le pessimisme ambiant est « surdimensionné », a expliqué que le gouvernement a adopté une position de « vigilance » et de la flexibilité dans la gestion des ressources. La LFC 2015 a mis le cap sur l'optimisation des recettes et l'élargissement de l'assiette de l'impôt ordinaire, explique-t-il, partant du fait que la fiscalité pétrolière est « une variable exogène qui a été prise en compte dans notre modèle budgétaire ». Pour Benkhalfa, il n'y a « ni restrictions, ni austérité, ni recul », mais juste « une rigueur introduite par petites doses » dans la gestion des finances publiques. Une optimisation de l'usage de nos ressources. Il a souhaité que cette rigueur soit adoptée aussi dans leur comportement, par les autres agents économiques, le consommateur, etc. Benkhalfa rassure pour ce qui est du budget d'équipement qui couvre les projets de construction d'infrastructures publiques, les écoles, les centres de soins, que « nous sommes au seuil des capacités d'absorption de nos entreprises ». Son volume, évalué « de 2.400 à 2.500 milliards de dinars, n'a d'ailleurs jamais été dépassé », précise-t-il. Le ministre des Finances veut aussi délivrer un message, à savoir que « la dépense publique qui fait tourner la machine économique et fait vivre des milliers d'Algériens et d'Algériennes », continuera encore à être le levier de la croissance même si en parallèle des mesures sont annoncées, y compris dans le cadre de la loi de finances pour 2016 avec « zéro impôt pour une durée de cinq années en faveur de certaines entreprises », et ce, pour assurer plus de croissance économique et pour une politique de substitution à l'importation. Une dizaine de filières seront exonérées d'impôt Benkhalfa qui s'adressait aux opérateurs économiques et aux médias a ajouté que des « dispositions intéressantes » pour l'économie et l'entreprise, c'est-à-dire des mesures d'incitation, introduites dans la LFC 2015 « ont été ignorées ». Il s'agit de la décision de l'Etat portant exonération de l'investissement dans une dizaine de filières. La seconde disposition porte sur le double régime fiscal qui cible certaines activités en mesure d'assurer une substitution à l'importation. Schématiquement, il y aura « une baisse de la fiscalité sur l'offre locale avec en parallèle une augmentation pour les produits importés » et ce « sans créer de l'inflation », explique Benkhalfa. C'est ce qui a déjà été fait pour l'aluminium. Trois nouvelles mesures d'encouragement de ce type seront également introduites en 2016. Toujours dans le domaine de la fiscalité, Benkhalfa a fait savoir que le gouvernement « continuera à travailler sur une baisse de la pression fiscale ». Abordant un autre sujet, celui du programme de mise en conformité fiscale lancé en août dernier, qui vise à orienter l'argent de l'informel vers le circuit bancaire, Benkhalfa a fait savoir que les 1.600 agences bancaires impliquées dans cette opération ont ramassé « des sommes importantes » sans donner de chiffre exact. L'opération qui n'a rien à voir avec le blanchiment d'argent, vise plutôt « les ressources propres ». Cet argent est « un gisement qui sera mis à la disposition de l'économie ». Il ne donnera lieu « ni à un contrôle a posteriori ni à des redressements ». Il faut savoir que la Banque d'Algérie avait estimé le drainage à partir du circuit informel, à travers ce programme qui s'étalera jusqu'à fin 2016, d'un pactole de 1.300 milliards de dinars. La part de la monnaie fiduciaire en circulation dans notre pays « est de 29%, ce qui est énorme, par rapport aux autres pays », avait estimé Trabelsi, délégué général de l'Association des banques (Abef) présent à cette journée.