Photo : Mahdi I. Les erreurs dans les livres scolaires sont devenues un problème récurrent. Les fautes dans les énoncés comme par exemple dans les cas des manuels de mathématiques ou de physique perturbent le suivi des cours. Ainsi, la promesse faite par le directeur général de l'Office national des publications scolaires (ONPS) en 2008 de manuels scolaires sans lacunes n'a pas été suivie d'effet. Ces inexactitudes sont la hantise des élèves et des parents. Lors d'un exercice d'algèbre de deuxième année moyenne, un père s'est rendu compte de l'impossibilité de tracer le schéma du fait de la fausseté des données. «C'est un stress supplémentaire pour un élève qui n'est pas encadré à la maison. Il est primordial que l'enseignant lise et prenne connaissance des énoncés avant de déterminer les exercices à effectuer à la maison», estime ce parent d'élève. Du côté des enseignants et des syndicats, la situation est décriée car «elle met en contradiction l'élève et son professeur comme elle peut influer sur la psychologie de l'élève qui assimilera une solution fausse et peut la reproduire à l'examen», observe Idir Achour, porte-parole du Conseil des lycées d'Algérie (CLA). Selon lui, des erreurs sont souvent relevées par matière et communiquées aux inspecteurs lors des séminaires. Toutefois il reconnaît que des efforts ont été faits en matière de correction et de fabrication de manuels scolaires, «même si des contresens subsistent». «On a dénombré principalement des fautes de langue, d'orthographe et des erreurs dans les données surtout dans les manuels de physique et de comptabilité», affirme Idir Achour. Un professeur de physique au lycée des Bananiers (Alger) relève elle aussi des erreurs dans les données des exercices. «Bien que des rectificatifs aient été apportés aux manuels, dans les éditions de 2010, des fautes sont encore présentes. C'est un état qui incommode le professeur et lui fait perdre sa crédibilité vis-à-vis des élèves, car pour eux l'impossibilité de solutionner un exercice dont les articulés sont faux est due à son incompétence», se désole-t-elle. La Fédération nationale des parents d'élèves (FNDPE) a relevé d'autres coquilles. «On a noté des fautes dans certains livres notamment la non-concordance des images avec le texte ou l'augmentation de leur nombre par rapport au texte», indique Hadj Lakhdar Dellalou, président de la FNDPE. Ces lacunes ont été discutées par la Fédération et la tutelle lors de la rencontre du 11 novembre dernier qui a regroupé les directeurs de l'éducation des 48 wilayas ». Des propositions ont été élaborées et la tutelle «s'est engagée à leur application en 2011», affirme M. Dellalou. Avec l'enregistrement d'erreurs à grande échelle, une commission nationale chargée de la révision des manuels scolaires a été installée et 120 groupes de travail ont été mis en place pour passer au peigne fin ces livres.