L'Algérie est « très préoccupée » par l'aggravation de la menace terroriste et les risques sérieux qu'elle fait peser sur la paix et la sécurité régionales et internationales, a indiqué, mercredi dernier, à New York, le ministre des Affaires maghrébines, de l'Union africaine et de la Ligue arabe, Abdelkader Messahel. « Comme le reste de la communauté internationale, mon pays est tout naturellement très préoccupé par cette aggravation de la menace terroriste et les risques sérieux qu'elle fait peser sur la paix et la sécurité régionales et internationales », a déclaré Messahel qui intervenait devant le Conseil de sécurité sur le thème de « La question du règlement des conflits au Moyen-Orient et en Afrique du Nord et sa relation avec la lutte contre la menace terroriste dans la région ». Selon Messahel, les efforts de lutte contre la menace terroriste doivent s'orienter dans trois directions complémentaires. Premièrement, il s'agit de poursuivre et d'approfondir en permanence la coopération bilatérale, régionale et internationale dans la lutte contre ce fléau, a expliqué le ministre. Il affirmera que l'ONU et son Conseil de sécurité ont, à cet égard, une responsabilité et un rôle « déterminants », notamment dans la mise en œuvre de la stratégie des Nations unies de lutte contre le terrorisme et son adaptation régulière aux mutations constantes et rapides de la menace terroriste. Deuxièmement, l'exigence de favoriser le dialogue et les moyens pacifiques, aux lieu et place du recours « inconsidéré, disproportionné et contreproductif » à la force, pour trouver des solutions politiques à ces crises et conflits, a expliqué Messahel. En troisième lieu, le ministre a souligné l'importance de la convergence des efforts des pays concernés eux-mêmes et de la communauté internationale dans son ensemble en vue de développer et de renforcer les capacités institutionnelles, humaines, techniques, technologiques de ces pays, « qui en ont grandement besoin dans leur lutte contre le terrorisme ».Il a évoqué, à ce propos, la situation en Palestine occupée, en Syrie, en Irak, au Yémen, comme en Libye, ou encore en Afghanistan, en Somalie et au Sahel, où « l'apparition et la persistance de ces crises et conflits ont aujourd'hui des incidences directes sur l'aggravation de la menace terroriste et la prolifération des groupes terroristes ». S'agissant de la Syrie, il a indiqué que « la crise a été et reste dépendante de la recherche sincère d'une solution politique négociée entre les Syriens eux-mêmes dans le respect de la souveraineté, l'intégrité territoriale et l'unité du peuple syrien. Il en est de même de l'Irak voisin, dont une partie du territoire, la souveraineté, la sécurité et la stabilité institutionnelle demeurent encore menacées par les hordes terroristes de Daech et leurs acolytes », a-t-il dit. Concernant la Libye, il a déclaré que la menace terroriste « ne cesse de se développer, de tirer profit de l'absence d'un contrôle effectif de tout le territoire par une autorité centrale et de peser sur la stabilité et la sécurité de l'ensemble de la région sahélo-saharienne ». Il a estimé que cette solution « passe aussi par l'urgente mise en place d'un gouvernement d'union nationale à même de permettre au peuple libyen frère de faire face efficacement aux groupes terroristes qui s'installent progressivement et dangereusement sur ses terres ». Pour ce qui est du Sahel et de la Corne de l'Afrique, Messahel a indiqué que « la faiblesse des moyens dont disposent les pays de ces régions, la porosité et l'immensité de leurs frontières ainsi que la pauvreté et le manque de développement sont des facteurs qui font que le terrorisme dispose lui aussi de larges marges de manœuvre pour se développer et se renforcer, en dépit de la guerre que lui livrent légitimement les pays touchés et menacés