Le ministre délégué chargé des Affaires maghrébines et africaines, Abdelkader Messahel, a déclaré hier à Alger, que l'Algérie demeure convaincue qu'il n'y a pas que la conjonction des efforts et des moyens de toute la communauté internationale pour contenir et défaire la menace terroriste. "L'Algérie est convaincue qu'il n'y a pas d'alternative à la conjonction des efforts et des moyens de toute la communauté internationale pour contenir et défaire la menace terroriste", a indiqué M. Messahel dans une allocution à l'ouverture des travaux de l'assemblée plénière du groupe de travail sur le renforcement des capacités de lutte contre le terrorisme dans la région du Sahel, coprésidée par l'Algérie et le Canada. Il a ajouté, lors de cette réunion qui entre dans le cadre du Forum Global de lutte antiterroriste (FGCT), que l'Algérie menait "une action qui s'inscrit dans son voisinage immédiat, au niveau du continent africain et à l'échelle internationale". Dans son voisinage immédiat et avec ses partenaires du sud, a précisé M. Messahel, l'Algérie a favorisé la création du comité d'état major opérationnel conjoint (CEMOC), de l'Union de fusion et de liaison (UFL) et du processus de Nouakchott, soulignant que ces "cadres régionaux de concentration et de coordination répondent aux besoins partagés de mieux organiser la lutte contre le terrorisme et la criminalité organisé transnational, de sécuriser et de stabiliser les zones frontalières". Il a rappelé que cette architecture de lutte commune restait "solidement fondée sur le principe intangible du bon voisinage, du strict respect de l'indépendance, de la souveraineté et de l'intégrité territoriale de chaque pays ainsi que la non ingérence dans les affaires d'autrui". Il a indiqué, dans ce sens, que la menace terroriste "n'avait pas faibli depuis la dernière réunion de ce groupe de travail", affirmant que "bien au contraire, à l'échelle globale, les groupes terroristes se multiplient, gagnent de nouveaux espaces et occupent maintenant des territoires". "Ils soumettent à leur dictat et leur barbarie des populations civiles. Ils arrivent à recruter en nombre et à mobiliser d'importants fonds. Ils disposent avec facilité d'armement. Ils exploitent à leur avantage les nouvelles technologies de l'information et tirent avantage des faiblesses de certains Etats et des failles de la coopération internationale", a-t-il soutenu. Il a expliqué que chaque pays est peut-être aujourd'hui "un théâtre et une cible potentiels de leur menace et de leurs actes criminels", précisant qu'"aucun n'est à l'abri de leurs visées". "Les terribles drames qui viennent d'endeuiller les peuples tunisien et yéménite frères illustrent les crimes dont ces groupes sont capables", a-t-il dit. Evoquant la région du Sahel, il a indiqué que la menace dans cette région était "élevée et que l'étende territoriale des actions et des horreurs commises par (le groupe terroriste) Boko Haram est préoccupante", ajoutant que "cette menace pèse sur la sécurité et la stabilité de nombreux pays". "Les crimes de Boko Haram aggravent les risques que les autres groupes terroristes déjà actifs véhiculent dans la région", a-t-il relevé.
Mobilisation régionale et internationale pour faire face au terrorisme Dans ce sens, il a insisté que, "ces menaces soulignent à nouveau l'exigence d'une coopération régionale et internationale toujours plus étroite et plus concerte", ajoutant que "la communauté internationale est interpellée pour y soutenir pleinement les efforts de l'union africaine et des pays de la région dans la lutte contre ce groupe criminel". Cette rencontre, justement participe, a-t-il affirmé de "la réponse globale que nous nous devons de donner à cette menace tout aussi globale". Il a indiqué que la mobilisation internationale contre ce phénomène s'est "davantage affermie, permettant aujourd'hui une approche plus ciblée de ce fléau et de ses ramifications", ajoutant que des "avancées ont été enregistrées dans la compréhension commune de quelques-uns des principaux leviers de cette menace". "Il en est ainsi des sources de financement du terrorisme, des causes et voies de radicalisation, des filières de recrutement et d'enrôlement dans les groupes terroristes, du traçage et de la gestion des combattants terroristes étrangers ou encore de la sécurisation des frontières, la collecte, le partage en temps utile du renseignement, le renforcement des capacités institutionnelles des Etats ainsi que le besoin de densification de la coopération sécuritaire", a-t-il assuré. M. Messahel a noté que ces progrès étaient "encourageants et doivent être traduits en programmes et instruments effectifs de coopération bilatérale, régionale et internationale". Il a indiqué que c'était "un fait établi que le terrorisme se développe dans les situations de conflit et de chaos", affirmant que "le combattre efficacement impose aussi l'urgence de trouver des solutions politiques aux situations conflictuelles que celui-ci exploite à son avantage".
La solution pacifique des crises et le dialogue doivent être l'unique voie "Oeuvrer à la solution de ces crises et conflits par la voie pacifique et le recours au dialogue revient à priver les groupes terroristes de l'environnement chaotique qu'ils privilégient", a-t-il dit. Il a expliqué qu'au Sahel, comme en Syrie, en Libye et ailleurs la lutte contre le terrorisme sera "fortement soutenue par l'avènement rapide de solutions politiques négociées aux conflits et crises spécifiques qui y sévissent". "La solution politique isole les groupes terroristes, dévoilent leur véritable nature et objectifs et permet la mobilisation des ressources disponibles pour mieux les combattre", a-t-il indiqué. M. Messahel a indiqué, dans ce sens, que l'Algérie "n'a ménagé et ne ménagera aucun effort pour favoriser l'émergence de solutions politiques par le négociation et le dialogue", soulignant que c'était "l'esprit qui guide l'action qu'elle mène dans les crises maliennes et libyenne et les progrès réalisés dans ces deux cas constituent de solides raison pour persévérer dans cette voie". Il a relevé, dans ce cadre, que la lutte contre le terrorisme impliquait aussi pour la communauté internationale un engagement "véritable en faveur du développement et la réduction de la pauvreté dans cette partie du monde qui regroupe un grand nombre de pays parmi les moins développés". "La pauvreté et la marginalisation rendent de nombreux jeunes vulnérables au pouvoir financier et aux discours extrémistes des recruteurs de ces groupes", a-t-il soutenu. Il a ajouté que concernant l'Algérie, elle a constamment entretenu des programmes de développement avec ses voisins du sud, particulièrement le Mali, le Niger et la Maurétanie, couvrant un large éventail de secteurs d'activités. M. Messahel a mis en évidence la relation entre le terrorisme, le trafic de drogues et le crime organisé transnational qui "est aujourd'hui une réalité qui permet à ces trois fléaux de se renforcer mutuellement", soulignant qu'il y avait "nécessité d'affirmer et d'organiser davantage la lutte contre ces phénomènes". Les travaux de l'assemblée plénière du groupe de travail sur le renforcement des capacités de lutte contre le terrorisme dans la région du Sahel se sont ouverts mardi à Alger avec la participation de près d'une trentaine de pays et d'organismes internationaux.