La charte, dont une copie a été remise au Premier ministre, Abdelmalek Sellal, est soumise à l'approbation du ministère du Travail, de l'Emploi et de la Sécurité sociale. « La charte n'est pas encore adoptée à 100%. Cependant, certaines propositions ont été approuvées par le ministère du Travail et seront introduites dans le projet de loi relatif au travail », a indiqué la ministre. Parmi les mesures approuvées figurent l'octroi de postes d'emploi adaptés aux travailleuses qui ont des enfants malades, l'aménagement des horaires de travail spécifiques pour celles qui ont des enfants handicapés et la réactivation de la médecine du travail. Le ministère du Travail a approuvé également la proposition relative à la création d'entreprises de services spécialisés dans l'assistanat des femmes travailleuses dans leurs foyers. « Cela fera émerger de nouvelles activités et fournira des opportunités de travail », a estimé Mme Meslem. Un membre de la commission a proposé la création d'emplois dans les domiciles et non à domicile, susceptibles d'alléger les charges familiales sur les travailleuses. Concernant l'extension de la durée du congé de maternité à 16 mois et la durée d'allaitement de deux heures durant deux ans, proposée dans le cadre de cette charte, elle n'a pas encore eu le feu vert du ministère du Travail. « Nous ferons tout pour défendre le contenu de cette charte dont la date d'application dépend du ministère du Travail », a souligné Mme Meslem. Outre le projet de loi relatif au travail, des mesures de cette charte seront également intégrées dans le cadre des conventions collectives. Les membres de la commission, représentant les différents départements ministériels, ont insisté sur l'informel qui entrave la carrière et la sécurité de la femme travailleuse. Elles ont insisté, dans ce contexte, sur l'urgence de sensibiliser les femmes travaillant dans l'informel pour régulariser leur situation. « Même dans le formel, des femmes ne sont pas déclarées, notamment dans le secteur privé. Ce qui signifie qu'elles n'ont pas droit au congé de maternité, à la sécurité sociale, à la retraite... Le ministère du Travail compte intensifier les opérations d'inspection dans le secteur privé pour lutter contre ce genre de situations illégales », a assuré la ministre. « La situation de la femme algérienne ne reflète pas les acquis obtenus dans le secteur du travail, qui sont pourtant exceptionnels dans le monde arabe et au Maghreb », a-t-elle fait remarquer.