Lors d'une rencontre organisée, hier, à l'école de police de Chateauneuf, Mourad Preure, expert pétrolier, a rassuré l'assistance. Selon lui, « la crise que traverse actuellement le pays par rapport à la baisse des prix du pétrole est conjoncturelle. Une remontée des prix du baril est attendue dans deux ans consécutive à l'augmentation de la forte mondiale en énergie qu'engendrera la croissance de la consommation indienne et chinoise, notamment du carburant », a-t-il affirmé. « Le prix du pétrole se situera autour de 50 dollars le baril d'ici la fin 2015 et début 2016 », a-t-il ajouté. Toutefois, il prévoit une baisse des prix sous les 40 dollars, au cas où l'Iran augmente sa production. Preure a évoqué ensuite les réserves algériennes en énergies fossiles estimées à environ 12 milliards m3. Evoquant la chute des prix du pétrole, Mourad Preure a plaidé pour le maintien du niveau actuel de production. « Les réserves algériennes ont encore de longues années devant elles », a-t-il expliqué. Evoquant l'Opep, l'expert a estimé qu'elle aura une existence symbolique dans le futur. Il dit approuver les analystes qui prédisent sa disparition et son manque de poids décisionnel dans le futur paysage pétrolier. A l'en croire, « les véritable forces de décision seront entre les mains des compagnies pétrolières internationales, et Sonatrach doit s'imposer devant ces compagnies », a-t-il affirmé. « Un effet de ciseau entre la courbe de l'offre et celle de la demande est fort probable vers fin 2016-2017. Les prix du pétrole seront tirés vers le haut et ce à long terme », a-t-il prédit. Preure a indiqué que l'arrêt des investissements va engendrer une baisse de production et une augmentation de la demande. « Dans tous les cas, la crise actuelle ne devrait pas durer plus de deux ans ». « L'Algérie doit tenir bon durant les deux prochaines années et devra aussi exploiter d'autres secteurs », a-t-il recommandé. Investir dans le tourisme Le représentant du ministère du Tourisme, Khalef Abdraouf, s'est félicité du fait que l'Algérie ait mis le paquet pour développer le tourisme. Selon lui, le gouvernement a pris plusieurs mesures pour encourager l'investissement. Des terrains offerts quasi-gratuitement, des taux d'intérêts bancaires réduits et des avantages fiscaux aux investisseurs pour construire de nouvelles infrastructures touristiques, moderniser les hôtels existants en sont les grands axes. Les investissements touristiques dans les Hauts-Plateaux et le Sud bénéficient de réductions de 50% à 80% sur le prix de concession des terrains et des taux d'intérêts bancaires bonifiés de 3% et 4,5%. L'intervenant a présenté une panoplie de mesures qui doivent impulser une dynamique dans le secteur. Plaidoyer pour l'agriculture Pour Fouad Chahada, représentant du ministère de l'Agriculture, les hydrocarbures représentent 36% du PIB, soit 70% des recettes budgétaires du pays. Il a expliqué la chute des prix du pétrole par le ralentissement de la croissance dans les pays émergents. Selon Chahada, un tiers de nos recettes sert à financer l'achat des matières semi-finies et des équipements. « Les 97% des recettes des hydrocarbures ne suffisent plus pour faire face aux dépenses », a-t-il souligné. « Il faut rationaliser les dépenses », a-t-il ajouté. Selon lui, « il n'y a pas de crise économique mais une crise financière traduite par la régression de l'offre domestique. » Il fera un plaidoyer pour la production locale. Il a rappelé que le secteur de l'agriculture a connu un taux de croissance de 8%. « Un niveau de production jamais atteint par l'Algérie », s'est-il félicité.