Albanie, Islande, Irlande du Nord, Pays de Galles... Avec 24 équipes lors du prochain Championnat d'Europe, l'UEFA et Michel Platini ont décidé d'ouvrir la phase finale de l'Euro aux petits pays du foot européen. Une hérésie ou un vrai coup de génie politique ? Eléments de réponse. De 16 à 24 équipes. Adieu l'Euro ancienne version, compétition la plus relevée du football mondial et plus difficile à gagner qu'une Coupe du monde. 24 équipes et un grand brassage contesté. Au programme du prochain Championnat d'Europe en France, des Pays de Galles – Allemagne, Islande – Angleterre... Des matchs dignes d'une campagne éliminatoire. Une formule qui enlève beaucoup d'intérêt aux qualifications et affaiblit considérablement le rendez-vous ultime. Alors pour quelles raisons Michel Platini et l'UEFA ont-ils souhaité dénaturer l'Euro ? Il y a 2 ans, le Français avait tenu à faire taire ses détracteurs. « Ce n'est pas pour faire plaisir à tout le monde. C'est parce que tout le monde m'a demandé de le faire. On peut avoir 24 bonnes équipes à l'Euro donc la qualité sera bonne ». De bonne qualité ? Pas certain, en tout cas pas lors des matchs de phase de poule avec en plus en arrière-plan un mode de fonctionnement illisible : lors du premier tour (six groupes de quatre équipes), les deux premiers de chaque poule et les quatre meilleurs troisièmes se qualifieront pour les huitièmes de finale. Derrière tout cela, Platini rend des faveurs à des fédérations qui' l'avaient aidé à devenir Président de l'UEFA en 2007 et notamment en Europe de l'est : la Pologne de son ami Boniek, la Roumanie, la République tchèque, l'Albanie toutes qualifiées pour le rendez-vous français... A l'arrivée, sportivement, la compétition sera très longue dans un calendrier déjà surchargé. A l'époque, le but était clair : Platini souhaitait voir le Championnat d'Europe concurrencer la Coupe du monde, menaçant d'ailleurs Blatter et la Fifa d'inviter à l'Euro le Brésil, l'Argentine et un ou deux pays d'Afrique ! Et puis dans une Europe en crise, quels sont les pays encore capables de supporter le cout d'un Euro à 24 ? D'ailleurs, en 2020, le tournoi sera organisé sur tout le continent, dans plusieurs pays et des matches qui se joueront dans treize villes... Une configuration inédite censée marquer le 60e anniversaire de la compétition. Une aberration une de plus alors que la réussite d'un tournoi appartient à un pays, à travers lequel on crée une identité et une euphorie à l'image de la Coupe du monde 1998 en France et en opposition avec le Mondial 2002 disputé au Japon et en Corée du Sud ou encore l'Euro 2012 en Pologne et en Ukraine. « C'est important que certaines équipes puissent participer à un tournoi majeur », avait déclaré Platini. Le président de l'UEFA a désormais transformé l'Euro en un tournoi qui commencera à devenir intéressant à partir des quarts de finale. A l'image de la Coupe du monde de rugby.