Par les vastes opérations qu'il a menées contre les lignes de Challe et Maurice, le Colonel Houari Boumediène avait réussi, durant la guerre de Libération nationale, à diminuer la pression exercée sur les moudjahidine à l'intérieur du pays, ont affirmé les amis de combat de l'ancien chef de l'état-major de l'Armée de libération nationale (ALN). C'était, hier, lors d'une rencontre organisée par l'association «Machaal Echahid» au centre de presse El Moudjahid en commémoration du 32e anniversaire de la mort de l'ancien président. Les participants à la rencontre ont préféré se concentrer sur l'étape où le Colonel Houari Boumediène est passé de chef de l'état-major de l'ALN au poste de Premier ministre de la Défense dans l'Algérie indépendante, une période qui n'a pas été assez traitée, selon les organisateurs. D'après l'ex-responsable à l'Académie militaire de Cherchell, le Colonel Mohamed Ramdani, Houari Boumediène a mené ces opérations en attendant de trouver une solution pour l'acheminement des armes au front de l'intérieur. Il a ajouté que l'ancien Chef de l'état-major a également réussi la difficile mission d'organiser la révolution aux frontières «à l'époque où beaucoup de dirigeants ambitionnaient de prendre le commandement». «Au cours des négociations d'Evian, Boumediène a su donner un coup de force aux négociateurs algériens qui n'étaient pas reconnus par la partie française», a affirmé le conférencier. «Il avait intensifié les attaques alors que les Français s'attendaient à l'apaisement. C'est ainsi qu'on a reconnu la force des négociateurs algériens», a-t-il expliqué. Selon l'intervenant, le défunt dépassait les stratèges dont la vision ne pouvait dépasser les 25 ans. Il indique que l'ancien président algérien avait prédit en1974 que si les pays occidentaux n'aidaient pas les pays en voie de développement, la jeunesse de ce monde allait finir par envahir l'Occident par voies terrestre, navale et aérienne. Pour sa part, l'ancien Moudjahid, actuellement vice-président du Sénat, Abderrezzak Bouhara, a affirmé que l'Algérie a toujours mis au monde de très bons stratèges. «Au moment où la France, dans sa vision des choses, gérait la guerre de libération nationale comme s'il s'agissait d'une question de maintien de l'ordre, la révolution algérienne s'est intensifiée», a-t-il dit en soulignant que pour les Algériens, cette intensification était comme la fusée et son second lancement. «Je peux prouver mes propos par les chiffres de l'armée française. En septembre 1955, le nombre d'opérations contre le colonisateur était environ de 470. Il était passé à 3 290 en mars 1956», a-t-il argumenté. Concernant le défunt président, le vice-président du Sénat qui l'a connu de près a soutenu que l'homme a pu conserver l'unité des rangs de l'armée algérienne dans les deux étapes. «Après l'indépendance, l'armée est devenue, pour Boumediène, un outil de réalisation des objectifs de la révolution. Il utilisait le terme de révolution populaire», a-t-il rappelé.