Dans la matinée de dimanche dernier, plusieurs visiteurs étaient venus découvrir les multiples facettes de l'artisanat de notre pays et d'autres. Il est 10 h 05 lorsque les portes du salon international de l'artisanat se sont ouvertes au public. Un public impatient et enthousiaste. Les uns s'arrêtent devant un attirail d'habits, d'autres s'extasient devant des poteries ou des produits cosmétiques traditionnels. Des Touareg au Brésil L'un des stands pris d'assaut est celui des artisans de Tamanrasset. Un slogan « L'artisanat, locomotive de développement local » barre l'étendue de la tente. Ces hommes assis à même le sol sont venus exposer des produits travaillés avec goût et finesse. Des bagues, des colliers et des médaillons aux divers motifs étaient mis en valeur. Selon l'un des exposants de ce stand, Youcef Kaoula, « il s'agit d'un partenariat avec des artisans brésiliens ». Il explique que la participation de ces derniers intervient dans le cadre d'un programme relatif à la taille des pierres précieuses et semi-précieuses engagé avec eux. « Ils sont venus en visite au Sahara et ont découvert la beauté des pierres et la variété des modèles de bijoux », dira-t-il. « Ils ont alors conclu un accord avec 22 artisans dont 5 de la région de Tamanrasset pour tailler et sculpter les pierres et faire des montages sur de l'argent ». Selon notre interlocuteur, c'est une première expérience qui débouchera sur notamment la commercialisation des bijoux fabriqués en partenariat avec les Brésiliens dans d'autres pays. « 30% des artisans affiliés à la chambre des métiers devront bénéficier d'une formation dans le domaine de la bijouterie au Brésil prochainement », nous-a-t-il confié. « C'est la première fois que je participe à un tel évènement. C'est formidable car les visiteurs s'y intéressent, particulièrement la gente féminine », s'est-il réjoui. Une bague en argent surmontée d'une pierre semi-précieuse transparente se vend à 7.000 DA. La gérante du stand Céramique d'Art de Saïd Djaballah est très accueillante, tout en présentant des œuvres soigneusement installées sur un parterre soyeux. La peinture à la main demande un savoir-faire très particulier et très minutieux. Elle évoque le problème de la matière première dont le prix est très élevé. Elle se montre « enthousiaste » après les commandes qu'elle a pris soin de noter. Un peu plus loin, on débouche sur un stand de poterie kabyle. Ces pièces en terre cuite exclusivement féminine et à usage domestique modelées et décorées de motifs évoquent ceux des tatouages et des bijoux berbères. « La diversité des produits qu'offrent les stands algériens est merveilleuse », dira un couple de touristes. Burnous du Hodna,savon de Tunis Ce couple se dit fasciné par l'habillement traditionnel. Il a marqué une halte au stand de l'habit traditionnel de la wilaya de M'sila où des burnous soigneusement tissés sont exposés. L'époux finit par acheter un burnous beige pour la somme de 12.000 DA. Selon le gérant, le coût de cet accoutrement varie entre 8.000 DA et 35.000 DA selon la qualité du tissu et la nature de la broderie. « Il est confectionné spécialement pour les hommes d'un certain âge et d'un certain statut et ceux qui convolent en justes noces », a-t-il précisé. Au stand des artisans tunisiens, l'odeur du savon traditionnel embaume les lieux. A son parfum se mêlent différentes plantes, aux mille senteurs. Selon Mourad Mechichi, directeur technique de l'entreprise Essence et plaisir, « c'est du savon local tunisien ». Ce dernier se plaint du paiement de la TVA. Pourquoi devrions-nous payer celle-ci à 53% ? s'interroge-t-il. Des conventions et des accords existent entre nos deux pays pour promouvoir le secteur, alors pourquoi tant de charges », ajoute-t-il sur un ton de déception. L'artisan plaide pour la réduction des taxes pour pouvoir écouler sa marchandise. Ce sont surtout les colifichets hindou, pakistanais et palestiniens qui ont fait sensation auprès des femmes. Des bracelets ciselés et ornés de pierres multicolores ont été soldés. 300 DA l'unité et 500 DA la paire. Les objets en cuivre, les bibelots en verre, la tannerie mettant en valeur le savoir-faire des artisans ont connu également un franc succès.