Les équipes techniques de la télévision, notamment les journalistes, font face quotidiennement à des difficultés, des complications et même des obstacles. Pour assurer un travail de qualité et répondre aux attentes des téléspectateurs, leurs doléances sont nombreuses. Regardons moins, et écoutons davantage quelques plaintes de journalistes du secteur public et privé. Journaliste à Dzair TV, Yasmine Derriche s'attarde sur la « liberté d'expression ». Selon elle, « la notion n'est pas enracinée en Algérie, dans la mesure où certains de nos travaux sont encore censurés et ne peuvent pas passer à cause du ton critique », nous confie-t-elle. « Notre souhait est de travailler aisément et de pouvoir parler et dire ce qui se passe réellement. Selon elle, s'exprimer librement et dénoncer certains dépassements, peut contribuer à améliorer les choses. » La journaliste évoque également le manque de moyens. « Il n'y a pas suffisamment de studios et d'espace de communication permettant aux journalistes d'échanger leurs idées et de travailler à l'aise », déplore-t-elle. Toutefois, elle se félicite de la simple existence de ces chaînes qui, comme Dzair TV, sont de plus en plus connues et très suivies par le public. « Dzair TV couvre toute l'actualité politique, économique, sociale et culturelle », dira-t-elle. « Manque de formation et d'encadrement » Pour Yasmine Merzouk, journaliste à El Bilad TV, les chaînes télévisées privées ont apporté un plus. Notre consœur se plaint néamoins de l'absence de formation en faveur des journalistes et d'un encadrement insuffisant et quasiment absent. « Les journalistes des chaînes télévisées ne sont pas convenablement formés et peinent, souvent, à faire leur travail. Je suis passée directement de la presse écrite en langue arabe à la télévision, sans aucune formation et sans avoir une idée sur la nature du travail », nous dit-elle . « Je n'ai trouvé aucune difficulté sur le terrain, car je suis une habituée. Arrivée dans la cabine de montage, je me suis retrouvée livrée à moi-même avec le technicien. Je devais l'assister jusqu'à la fin du montage, pour réaliser un reportage de quelques minutes », ajoute-t-elle. Selon elle, « il est essentiel de maîtriser les techniques et les outils nécessaires à la réalisation de reportages d'actualités (prise de vue, montage, préparation d'un sujet et autres). Cela permet d'acquérir des compétences complémentaires pour assurer de manière autonome la conception et la réalisation d'un sujet », dit-elle. Elle soutient que l'ouverture médiatique a permis de proposer au public un choix de programmes variés et booster la production nationale. Et de conclure sur un ton catégorique : « Les chaînes privées sont d'une nécessité, puisqu'elles permettent la diversité d'opinions et la critique ». « Dur d'obtenir une information » Pour Sana Boulaksibat, journaliste à l'ENTV, la corporation a besoin d'un « bon rafraîchissement ». « La formation périodique est plus que nécessaire, pour les journalistes de l'audiovisuel qui doivent être au diapason des autres chaînes télévisées concurrentes, nationales ou internationales », affirme-t-elle. « Améliorer l'image et les capacités des journalistes de l'audiovisuel public est aussi un signe de respect envers les téléspectateurs à qui il est nécessaire de transmettre et d'offrir un travail de qualité et un programme attrayant », nous confie notre consœur. Ses propos sont soutenus par sa consœur, Insaf Boukhalfa, journaliste à l'ENTV. Celle-ci s'attarde sur le problème de timing et d'organisation. « Les journalistes femmes sont confrontées à des tracas quotidiens, puisqu'elles sont appelées à assurer et à concilier leur vie privée et leur vie professionnelle. » Elle plaide pour la formation, pour permettre à la corporation d'avancer. « Le terrain est la meilleure école pour acquérir de l'expérience, mais il ne suffit pas », argumente-t -elle. « Il est aussi difficile d'obtenir l'information, de la recouper pour la transmettre en toute objectivité. L'exercice est dur car le journaliste à la télévision est limité par le temps et n'a pas le droit à l'erreur ». Les journalistes dans les télévisons travaillent encore dans des conditions contraignantes, mais rien ne semble les décourager. Ils essaient pourtant de faire ce métier passionnant pour être à la hauteur et au service des téléspectateurs, faisant fi du stress et aussi de l'environnement, souvent compliqué.