L'introduction de la lecture obligatoire dans le cursus scolaire au niveau des trois paliers a été favorablement accueillie par les syndicats de l'Education et les parents d'élèves. Toutefois, cette décision du ministère de l'Education fait craindre aux deux partenaires une surcharge dans le programme scolaire d'autant que cette épreuve sera notée et comptabilisée dans le passage d'un cycle à un autre comme n'importe quelle autre matière. Pour M. Delalou, président de la Fédération des associations des parents d'élèves, la lecture est une acquisition qu'il faut renforcer et ancrer dans l'esprit de la famille éducative. «Cela va se traduire par l'ouverture de bibliothèques dans chaque établissement et leur dotation en livres qui vont de paire avec le programme de l'Education Nationale», estime-t-il tout en suggérant à la tutelle de recruter des bibliothécaires». Khaled Ahmed, de l'Union nationale des associations des parents d'élèves n'en pense pas moins. Selon lui, le fait d'entraîner les élèves à ouvrir un livre depuis le primaire leur permettra d'acquérir le réflexe de la curiosité et de la lecture.M. Boudjenah, du Syndicat national des travailleurs de l'éducation (SNTE), va plus loin en proposant carrément l'introduction de la dictée dans le cadre des réformes du système éducatif. De son côté, Meziane Meriane, président du Conseil national des professeurs de l'enseignement scientifique et technique (Cnapest), suggère d'alléger la pression sur les élèves en leur donnant le temps nécessaire pour cette lecture avec un suivi pratique de la part de l'enseignant. Coté enseignants, c'est presque le même sentiment de satisfaction. Mme Yamina S., professeur de français au lycée Hassiba Ben Bouali (Alger-Centre) juge cette initiative louable. Reste à savoir, selon elle, quel est le temps qu'il faut consacrer aux élèves pour les évaluer dans leur lecture. Dans ce cas, elle souhaite, vu le programme scolaire chargé, des heures supplémentaires. Pour Y. Farid, enseignant de la langue arabe dans un CEM à Bab El-Oued «la lecture est une nécessité absolue et cette initiative vient à point nommé pour inciter les élèves à plus de découverte et surtout à plus d'imagination». Même enthousiasme chez les parents d'élèves. M. Abdelmalek R., père de cinq enfants scolarisés a indiqué que la lecture post et périscolaire n'est pas une nouveauté. «Les maîtres d'école, autrefois, intéressaient les élèves en consacrant un après-midi à la lecture à haute voix. Cette initiative est positive. Toutefois, il faut un suivi et un contrôle car certains chefs d'établissements prétendent qu'il n'y a pas d'espace alors qu'il suffit d'une pièce et des rayonnages et des livres». Pour Kaced O., parent : la lecture à l'école est «une bonne chose qui permet à l'élève de se familiariser avec le monde du livre, de s'ouvrir sur d'autres horizons, d'élargir ses connaissances et de développer ses facultés cognitives». Restent les élèves qui sont partagés sur cette nouvelle mesure. Nabila élève au CEM, Malek Benabi, trouve l'idée intéressante mais elle propose qu'on allège le programme qui est trop chargé. «Quand j'arrive chez moi j'ai juste le temps de faire mes devoirs et il ne me reste pas beaucoup de temps à consacrer à la lecture», se plaint-elle. La petite Habiba à peine 7 ans en deuxième année primaire estime, par contre, que les histoires de Blanche Neige, La belle au bois dormant sont fantastiques. «J'aimerai lire d'autres histoires», dit-elle.