Les parents d'élèves ne cachent pas leur mécontentement quant à l'annulation des petites vacances scolaires prévues du 12 au 16 février de l'année en cours. Ils ont réagi hier par des réunions visant à maintenir ce petit break. Cette annulation qui concerne tous les paliers a été en effet communiquée au début du mois de février par le ministère de l'Education. Certaines administrations d'établissements scolaires ont reçu le texte ministériel avant-hier, ce qui a suscité une réaction défavorable de la part des élèves, de leurs parents ainsi que des enseignants qui n'ont pas suivi le mouvement de grève de novembre dernier entrepris par les syndicats de l'enseignement. Les associations de parents d'élèves estiment que le fait d'annuler ces vacances ne pourrait pas pour autant récupérer les cours perdus durant la grève qui a duré près d'un mois. C'est le cas de M. Taliouine, vice-président de l'association de parents d'élèves du lycée Okba d'Alger. «Cette annulation a fait l'objet d'une réunion qui a rassemblé les responsables, les enseignants et les parents d'élèves», a-t-il souligné, ajoutant que pour le moment, aucune réponse n'a été cependant communiquée. «Cette annulation est d'autant plus une mauvaise idée qu'on risque de voir les autres enseignants non grévistes contraints de travailler durant ces petites vacances», a-t-il ajouté. Le même tableau a été dressé dans les autres établissements scolaires, où des représentants de parents d'élèves ont réagi à cette décision. Les syndicats de l'éducation n'approuvent pas cette annulation Quant aux syndicats des enseignants, ceux-ci n'approuvent pas non plus cette annulation. M. Boudjenah, secrétaire général du Syndicat national des travailleurs de l'enseignement (SNTE), qui est en même temps directeur de CEM, estime que quatre jours de cours ne serviront pas à récupérer 25 jours d'arrêt de cours (les quatre jours de grève du SNTE inclus). La presse écrite a pointé du doigt le SNTE, le considérant comme l'une des causes du chamboulement des petites vacances scolaires. A ce sujet, M. Boudjenah n'a pas manqué de nous expliquer que les quatre jours de grève entrepris par le SNTE ne sont en rien comparables à la grève initiée en novembre dernier par l'intersyndicale de l'Education, d'autant que cette annulation a été décidée en décembre dernier lors de la concertation engagée les 3, 6 et 7 décembre 2009 avec les directeurs de l'éducation des wilayas, les syndicats de l'éducation et la Fédération des associations de parents d'élèves avec le ministère. Effectivement, cette concertation, rappelons-le, avait abouti à un large consensus sur les principes et les modalités de rattrapage des cours non assurés durant la période de grève. «Les petites vacances scolaires d'hiver prévues pour février et ceux du printemps prévues pour mai sont consacrées au rattrapage des cours», citait le communiqué concernant cette concertation et rendu public le 7 décembre 2009 par le ministère de l'Education. En dépit des protestations des parents d'élèves, celui-ci est décidé toutefois à maintenir l'annulation, puisque une circulaire ministériel n°03, datée du 2 février 2010, a fait le tour des établissements scolaires, selon Mme Athmania, chargée de communication de l'académie d'Alger. «Il s'agit d'un calendrier des vacances scolaires 2009-2010 qui maintient la date des vacances de printemps fixées du 18 mars au 4 avril 2010. Les écoles privées ne sont pas concernées par l'annulation L'annulation des vacances de quatre jours n'est pas obligatoire quant aux établissements scolaires, vu que les élèves n'ont pas été perturbés par la grève. La tutelle a précisé, en effet, que ces écoles ont droit à quatre jours de repos et c'est à leurs administrations de décider s'il est nécessaire d'annuler les vacances. Pourtant, certains établissements scolaires privés ne prennent pas de vacances. C'est le cas du lycée Fatma Zahra de Chéraga, où un administrateur et des enseignants ont confié que le programme scolaire est suivi dans les règles de l'art et qu'il n'y aura aucun break la semaine prochaine.