L'Algérie souhaite que l'effort mené pour résoudre la crise libyenne puisse être « poursuivi » et « intensifié », même sous une autre forme mais sous l'égide des Nations unies, a indiqué le ministre d'Etat, ministre des Affaires étrangères et de la Coopération internationale, Ramtane Lamamra, dans une interview accordée au journal Le Monde. « Même si le mandat de M. Leon (Bernadino) devait se terminer sans qu'il y ait un accord définitif, nous souhaitons qu'il n'y ait pas de vide, que l'effort puisse être poursuivi et intensifié, peut-être sous une autre forme, mais toujours avec les Nations unies au centre », a-t-il dit, ajoutant que « nous en avons parlé longuement avec le président Hollande, avec Laurent Fabius, et nous sommes sur la même longueur d'onde ». Pour le chef de la diplomatie algérienne, la situation libyenne, « surtout si l'absence d'accord devait persister, est dangereuse pour le peuple libyen et pour son voisinage, la Tunisie, l'Egypte, le Soudan, le Tchad, le Niger et l'Algérie », a-t-il souligné, rappelant que l'Algérie « se veut un exportateur de paix, de stabilité et de sécurité ». Relevant que le rôle de l'Algérie a été « essentiel » dans les efforts de paix en Libye, Lamamra a indiqué que l'Algérie a discuté avec « toutes les parties à l'exception des groupes terroristes », soulignant sa « capacité d'écoute et de rassemblement ». « Des Libyens, de toutes régions, de toutes conditions, de toutes obédiences politiques, sont venus en Algérie, souvent discrètement, parfois officiellement. L'Algérie ne s'ingère pas dans leurs affaires intérieures, elle veut être partie prenante à la solution. Ce message est compris de toutes les forces libyennes », a-t-il expliqué. Pour le ministre, « sauver la Libye, voilà la boussole qui doit guider les uns et les autres ». « Nous avons signé avec une dizaine d'autres parties, pays arabes, européens, Etats-Unis, UE, un communiqué appelant les Libyens à accepter ce projet d'accord. Derrière cet appel, il y a pour tous la claire perception du danger qui réside dans l'absence d'accord », a-t-il conclu.