Les éditions El Baghdadi occupent un important espace au Salon international du livre d'Alger 2015. Le stand a connu, dans la matinée de dimanche dernier, un engouement particulier comparativement aux jours précédents. Et pour cause, le rappeur algérien Karim El Gang y était. Autour de lui, la foule des grands jours, composée principalement de jeunes gens. Le chanteur de la génération montante aux messages poignants n'est pas passé inaperçu. Sa présence a presque bloqué l'accès de la maison d'édition. Les fans qui attendaient de lui un spectacle sont restés stupéfaits. Parce que Karim El Gang est venu non pas pour chanter, comme espéré, mais présenter son livre. Effectivement, ce rappeur s'est lancé depuis peu dans l'écriture, sans pour autant délaisser la chanson. « Je suis en train de réaliser mon rêve d'enfant », dit-t-il, d'un air timide. Intitulé « Lettre du 1er novembre 2014... à suivre », son livre est disponible au Sila et est cédé à 200 DA. Le chanteur a procédé à une séance de vente-dédicace et a répondu aux questions des jeunes qui se sont attardés au stand pour lui arracher des selfis. C'est dire que Karim El Gang est le premier rappeur algérien à avoir édité un livre sur l'histoire du rythme américain populaire (RAP). Aidé par l'écrivain algérien Saâd Kouicem, le jeune rappeur invite les jeunes Algériens à s'armer de patience pour atteindre leurs buts, ne jamais se décourager et tenir bon, car « tout est possible ». « Il suffit juste d'avoir de la volonté, de bonnes intensions pour réaliser ses rêves », les conseille Karim El Gang. Il les invite à connaître l'histoire de l'Algérie. « Nos révolutionnaires sont un exemple de lutte pour la liberté. Ils sont allés jusqu'au bout pour permettre aux Algériens de vivre dans la dignité », a-t-il martelé. Et de citer pour exemple son idole dans la lutte armée, Larbi Ben M'hidi. Dans ce sens, il invite : « Soyez rappeurs, éditeurs, cadres et autres, mais avec l'esprit et les idées de Larbi Ben M'hidi et ses frères de combat dont le sang a coulé pour vous permettre une vie meilleure. » Ce n'est pas la seule surprise de Karim El Gang à ce 20e Sila. De sa présence, il a profité pour présenter ainsi le second volume de son livre « Lettre du 1er novembre 2015... des idées qui ne meurent pas » aux éditions El Baghdadi. Un livre à la couverture d'un sombre profond, titré rouge et blanc avec sa photo. Ici, il a appelé les jeunes à plus de civisme, à s'adapter et à profiter des nouvelles technologies, lutter contre la consommation de la drogue et la violence. « Les Algériens doivent être à l'image de leurs révolutionnaires », dira-t-il. « Il faut travailler et participer à l'édification de l'Algérie et non pas la délaisser et fuir à l'étranger », a-t-il précisé.