Après s'être vue, hier matin, empêchée par des représentantes de deux organisations de soutien aux familles victimes de terrorisme de tenir une rencontre à ce sujet au forum du journal El Moudjahid, Mme Saïda Benhabylès a tenu à mettre les points sur les «i». «Je dis au petit groupuscule que nul n'a le droit de s'approprier le droit de parler au nom des victimes du terrorisme. Depuis la création de l'association que je préside, le Mouvement féminin de solidarité avec la femme rurale, en 1990, on a toujours défendu les droits des femmes et des familles victimes du terrorisme parce que c'était à l'époque le grand embarras des zones rurales. En plus, tout ce que l'ai obtenu je l'ai mis à leur profit contrairement à mes détractrices », a-t-elle dit dans un point de presse animé l'après-midi au siège du quotidien Liberté. « L'objectif de cette rencontre était de renforcer la solidarité avec la famille Mohamed dont la mère ici présente n'a pas vu ses enfants emprisonnés en France depuis dix ans. On nous a fait rater l'occasion. On pouvait répondre par la force de la loi mais on a opté pour la solution sage de quitter la sale de conférence », a-t-elle ajouté. En effet, la présidente de l'Organisation nationale des victimes du terrorisme (ONVT), Rabha Tounsi et des représentantes de l'Organisation nationale des familles victimes du terrorisme et ayants droit (ONVTAD) ont tenu à dénoncer ce qu'elles ont qualifié d'«usurpation de qualité», estimant que les organisateurs de cette rencontre «n'ont pas le droit de parler au nom des familles victimes du terrorisme». «Nous refusons le business au nom des victimes du terrorisme. C'est nous les victimes du terrorisme et c'est nous qui avons combattu ce phénomène durant les années de braise», martelait Mme Tounsi qui n'a quitté les lieux qu'après s'être assurée du départ de la presse et des conférenciers. «On n'est pas contre la famille Mohamed ou contre le représentant de l'association française qui est venu les aider. Nous refusons la création du collectif algérien de la Fédération internationale des associations des victimes du terrorisme dont on entend parler», avait déclaré la présidente de l'ONVT avant de partir. Cependant, Mme Benhabylès a affirmé que ce collectif a été créé dans les années 90 et qu'il est bien agréé depuis 2002. «Il est composé d'associations représentatives des victimes de terrorisme à travers le territoire national et en plus de notre ami Français, Guillaume Denoix de Saint Marc, DG de l'Association française des victimes du terrorisme, nous avons l'intention de contacter d'autres associations du genre à l'échelle internationale», a-t-elle déclaré. Elle a précisé que ce collectif se compose de son association, de Djzaïrouna (Blida), de l'Association Entraide et solidarité, de l'Association pour la protection de l'enfance et de la promotion de la jeunesse et de l'Association Amel de solidarité avec les familles du terrorisme de Médéa.