Des parents des victimes de disparus refusent la représentativité de Mme Benhabylès. Un point de presse sur la question des disparus et des familles victimes de la tragédie nationale a été troublé et empêché, de se tenir hier matin au Centre de presse d'El Moudjahid. Des associations des familles victimes du terrorisme, l'Onvid (Organisation nationale des victimes du terrorisme), que préside Mme Rabha Tounsi et l'Onvitad (Organisation nationale des victimes du terrorisme et des ayants droit), que conduit Mme Fatma Zohra Flici ont manifesté aux alentours des locaux du quotidien de la rue de la Liberté. D'autres membres indépendants des organisations victimes du terrorisme et des disparus se sont également fait entendre. La cause? Les deux associations citées et des parties prenantes ont refusé avec vigueur à Mme Benhabylès le droit de parler au nom des 200.000 victimes recensées. Cette dernière a été même accusée de vouloir «récupérer les cas douloureux des victimes et de leurs familles pour des considérations bassement politiques.» Certaines mères des victimes, disant «assumer seules leurs peines et leur douleur», lui reprochent de faire de la question des disparus «une affaire mercantile et de business». Les membres contestataires disent «non à l'internationalisation de la question» et refusent d'être utilisés à travers ce qu'ils appellent une «usurpation de qualité de représentation». Mme Benhabylès, présidente d'une association de solidarité avec la famille rurale, fortement surprise par cette réaction, inattendue, sur sa représentativité, a déclaré à la presse que «l'objectif visé, à travers l'organisation de cette rencontre, est de rendre service aux victimes du terrorisme» pour «faire valoir leurs droits». La rencontre devait être animée par le président de l'Association française des victimes du terrorisme, Guillaume Denoix de Saint Marc, en visite de travail à Alger, à l'invitation du collectif algérien de la Fédération internationale des associations de victimes de terrorisme. A cet organisme, qui active sous la houlette de Mme Saïda Benhabylès, s'est joint un comité de soutien aux deux frères Mohamed, Hocine et Abdelkader, victimes de terrorisme et mis en examen en France depuis sept ans. Il faut savoir qu'il existe, selon un membre actif de l'association Onvitad, «trois catégories de victimes du terrorisme. D'abord les civils sans emploi lors de leur assassinat, qui sont fort lésés. Leur conjoint touche un pécule de 16.000 DA à peine. Il est partagé avec le père, la mère, le beau-père et la belle-mère sans compter un nombre d'enfants souvent élevé! La seconde catégorie est composée de policiers qui touchent un pécule plus ou moins important selon le grade et l'échelon de la victime disparue. La dernière concerne les militaires dont la pension varie également avec le grade de la victime». Reste toutefois, la question de savoir qui est habilité à parler au nom des victimes et à défendre leurs intérêts.