Tandis que s'accentuent les pressions occidentales sur l'affaire du crash de l'avion russe en Egypte, le ministre égyptien des Affaires étrangères, Sameh Choukri, est, une nouvelle fois, monté au créneau en indiquant, hier, qu'aucune « hypothèse » ne ressortait à ce stade de l'enquête entamée depuis mardi dernier. « Nous n'avons écarté aucune possibilité mais il n'y a pas encore d'hypothèse avant que l'enquête ne soit finie et qu'un rapport complet soit prêt », a déclaré Choukri lors d'une conférence de presse au Caire. Le chef de la diplomatie égyptienne a saisi l'occasion pour critiquer l'attitude de l'Angleterre qui a décidé, mercredi dernier, de suspendre ses vols vers et au départ de Charm El-Cheïkh, après avoir évoqué, avec la Etats-Unis, un « très possible » attentat terroriste qui aurait causé le crash de l'appareil russe. Londres, soutient le ministre, ne s'est pas montré coopératif dans ce dossier. « Nous nous attendions à un partage de toute information technique avant qu'elle ne soit publiée par les médias », a-t-il dit. Autant concernée que l'Egypte, avec qui elle collabore étroitement, la Russie a, contre toute attente, ordonné, vendredi dernier, la suspension de ses vols vers ce pays. Cette décision fait suite à l'entretien téléphonique qui a eu lieu, la veille, entre les président égyptien Abdel Fattah Al Sissi et russe Vladimir Poutine, au cours duquel ils ont convenu de renforcer la coordination bilatérale en matière de sécurité aérienne pour reprendre les vols russes en direction de l'Egypte aussi vite que possible. Selon le communiqué de la présidence égyptienne, Al Sissi a appelé Poutine et les deux hommes sont d'accord « pour développer la coopération bilatérale entre les agences compétentes des deux pays pour assurer la sécurité des touristes russes et renforcer les mesures de sécurité des appareils russes ». Le Kremlin a précisé, de son côté, que « ce renforcement de la coordination concerne notamment les agences égyptienne et russe de sécurité et de l'aviation civile ». Déjà lésé par les évènements qui secouent le pays depuis la chute de l'ancien régime, ce drame risque de porter un nouveau coup dur au tourisme égyptien.