Le crash de l'avion de la compagnie russe Metrojet dans le Sinaï, le 31 octobre dernier, risque de porter un coup terrible au secteur du tourisme en Egypte. Devant la crainte d'attaques terroristes, le président russe Vladimir Poutine a décidé, hier, de suspendre les vols à destination de l'Egypte. Cette décision intervient quelques minutes après la recommandation des Services secrets russes de prendre cette mesure. «Il est nécessaire de suspendre les vols russes jusqu'à ce que nous puissions établir les vraies raisons de ce qui s'est passé», a expliqué le chef des Services secrets russes, M. Bortnikov, lors d'une réunion du comité national antiterroriste. Jusqu'à présent, la Russie excluait l'hypothèse d'un acte terroriste à l'origine du crash d'un de ses avions. Les Russes ne sont pas les seuls à se méfier désormais de la destination Egypte. La compagnie néerlandaise KLM a, de son côté, interdit «par précaution» les bagages en soute sur son vol Le Caire-Amsterdam, après que Londres et Washington aient ouvertement évoqué la piste d'une bombe à bord de l'Airbus A321 de la compagnie russe Metrojet, qui a explosé en vol avec ses 224 occupants. Plusieurs autres compagnies étrangères, dont les britanniques, ont aussi suspendu leurs vols vers et en provenance de Charm El Cheikh, alors que la France et la Belgique ont déconseillé à leurs ressortissants de s'y rendre. Quelque 20 000 vacanciers britanniques, qui se trouvent actuellement dans la région, attendent d'être évacués. Selon l'aviation civile égyptienne, seuls 8 vols étaient prévus dans la journée d'hier pour rapatrier les touristes britanniques. Ce qui est bien évidemment insuffisant. Le Premier ministre du Royaume-Uni a reçu, jeudi, le président égyptien Al Sissi à Downing Street. La rencontre entre les deux hommes a été froide. Du côté du Caire, on reproche une décision «prématurée» prise sans prévenir le gouvernement égyptien. Le ministre des Affaires étrangères, Ahmed Abu Zeid, a estimé dans le même temps sur la BBC que cela préjuge des résultats de l'enquête en cours. Le Caire craint une chute de son attractivité touristique. Surtout que Londres a une nouvelle fois remis en question la sécurité de l'aéroport de Charm El Cheikh.