Le temps du référendum et du droit à l'autodétermination a largement sonné aux portes de l'ONU coupable de grave omission dans sa vocation de garante de la paix et de la stabilité et sa responsabilité première d'assurer le parachèvement du processus de décolonisation oblitéré. Par ailleurs, la haute représentante de l'Union européenne pour les Affaires étrangères et la Politique de sécurité, Federica Mogherini, a exprimé sa « préoccupation » quant à la situation des droits de l'homme au Sahara occidental, réitérant le soutien de l'UE à une solution « juste » garantissant le droit du peuple sahraoui à l'autodétermination, a rapporté, hier, l'agence Europa Press. « L'UE soutient les efforts du secrétaire général des Nations unies pour parvenir à un règlement juste, durable et mutuellement acceptable par les deux parties au conflit, prévoyant l'autodétermination du peuple du Sahara occidental dans le contexte d'accords conformes avec les principes et objectifs de la Charte des Nations unies », a déclaré Mme Mogherini dans une réponse à l'eurodéputé Paloma Lopez, a précisé l'agence. Les représentants du parti espagnol Podemos au Parlement européen ont exhorté Mme Mogherini à « des actions concrètes de l'UE dès que possible pour relancer les négociations » entre le Front Polisario et le Maroc pour régler « le statut final du territoire sahraoui » et mettre fin à l'occupation marocaine, tout en appelant l'UE à nommer un envoyé spécial pour le Sahara occidental, a ajouté la même source. Concernant les violations des droits humains et l'interdiction d'accès des délégations étrangères aux territoires occupés du Sahara occidental, la chef de la diplomatie européenne a noté que l'UE maintient des « contacts » avec les organisations de la société civile et de défense des droits de l'Homme. Avant-hier, massés aux abords de l'ambassade du Maroc à Washington, des représentants d'organisations des droits de l'homme et des réfugiés sahraouis ont dénoncé la politique d'obstruction de Rabat. A l'appel de la fondation US-Western Sahara, ils ont exigé la tenue du référendum. Jugeant infondés les motifs avancés par le Maroc, l'ancienne responsable de la Minurso, Katlyn Thomas, a estimé qu'il « n'existait aucune raison qui empêcherait la tenue d'un référendum au Sahara occidental. » Aux abonnés absents, le Maroc qui a fermé ses portes aux pétitionnaires venus lui transmettre une lettre adressée au roi Mohammed VI, persévère dans le fait accompli suicidaire. Il s'agit, selon le président sahraoui Mohammed Abdelaziz, d'une « escalade dangereuse » entreprise à El Ayoune au moment où un large consensus international revendique l'urgence d'un référendum. Dans une déclaration rendue publique par le ministère de l'Information, le Front Polisario et le gouvernement de la Rasd ont tenu à dénoncer le langage des « menaces, d'intimidation et d'intransigeance » du discours de Mohammed VI. En vertu de son statut de territoire non autonome, la responsabilité onusienne impose aujourd'hui d'exercer des pressions nécessaires contre l'occupant coupable de déni de la légalité internationale, de pillage et de violations massives des droits de l'homme, outre le trafic de drogue. Tout en réitérant son entière disponibilité à une totale coopération avec l'ONU et son soutien aux efforts de son envoyé personnel Christopher Ross, le gouvernement sahraoui se dit déterminé « aujourd'hui plus que jamais » à poursuivre la résistance pour le recouvrement des droits légitimes à la liberté et à l'indépendance.