Le nouveau patron de la Fédération internationale d'athlétisme (IAAF), Sebastian Coe, fait face au défi colossal de réhabiliter l'image de son sport, tout en étant lui-même un pur produit du sérail et des instances internationales du sport. Le voyage de Lord Coe la semaine dernière à Moscou pour le congrès annuel de la Fédération russe d'athlétisme continue aussi à faire jaser. D'autant qu'il y a loué « la volonté de changement » et « l'ouverture d'esprit » des athlètes, entraîneurs et officiels russes. « Une erreur de jugement terrible, au regard de ce qu'on savait déjà des allégations » qu'allait contenir le rapport de l'AMA, estime le quotidien The Independent. L'ancien coureur est enfin de nouveau sous pression pour son rôle d'ambassadeur avec l'équipementier Nike, qui a toujours défendu le sprinteur Justin Gatlin, suspendu pour dopage de 2006 à 2010. Son passé de « golden boy » et le succès des JO de Londres permettent à Coe de garder une image positive au Royaume-Uni. Mais, avec le gigantesque scandale autour de l'IAAF, il est désormais attendu au tournant. Au risque que Coe, qui fut par ailleurs le premier président de la commission d'éthique de la Fifa (en 2006), soit éclaboussé comme Michel Platini. Le vénérable Times a évoqué mardi « la course la plus dure » pour Coe, alors que Dick Pound, l'ancien président de l'AMA, s'est fendu de l'avertissement suivant : « Seb Coe est quelqu'un qui peut régler cette affaire, je l'espère du moins. Il risque sa réputation s'il n'y arrive pas. »