Photo : Fouad S. Le ministre, assuré que la crise des prix des produits de base sera résolue au début de cette semaine, affirmant que les services de son département se sont déjà penchés sur cette question. «Nous pensons que nous commençons à maîtriser cette crise et les problèmes liés aux nouvelles conditions d'approvisionnement ont été résolus puisque les opérateurs ont accepté de les annuler», relève-t-il. Ces conditions, dont l'obligation de paiement des marchandises par chèque et l'achat par facture, ont déstabilisé l'approvisionnement en produits de large consommation, le sucre et l'huile notamment, et par conséquent, ont conduit à la hausse des prix, renforcée, par ailleurs, par la flambée des prix sur les marchés mondiaux. Le ministre pointe du doigt certains commerçants qui s'adonnent à des pratiques illégales, l'exagération des marges bénéficiaires notamment, provoquant la hausse des prix et ce, malgré la disponibilité des produits. «Les commerçants sont appelés à s'approvisionner normalement en huile et en sucre auprès des unités de production et des importateurs et à en doter tous les points de vente selon les prix convenus», fait savoir le ministre. Des deux côtés, les producteurs et les importateurs d'huile et de sucre, ont souligné qu'ils feront, dans les prochains jours, des efforts pour préserver le pouvoir d'achat des citoyens. «Les opérateurs contribuent à l'élaboration du dispositif réglementaire que nous sommes en train de finaliser», fait-il savoir. En outre, indique l'un des représentants du ministère du Commerce, l'Etat poursuivra sa politique de subvention des prix des produits de large consommation en soutien aux couches sociales défavorisées. Le ministère rappellera également la mise en place d'un outil régulateur à travers la création d'un organisme économique pour la prise en charge de la réalisation et de la gestion des marchés de gros, en vue d'organiser le marché national et de contrôler les réseaux de distribution. LE MANQUE DE FARINE INJUSTIFIE L'Union générale des commerçants et artisans algériens (UGCAA) a plaidé, pour sa part, un plafonnement des prix des produits de large consommation, notamment pour le sucre et l'huile. «La hausse des prix des produits de large consommation connaissent durant ces dernières années des hausses constantes. Mais l'augmentation des prix relevée ces derniers jours est forte, car il s'agit de hausses de 20 à 30 %. C'est pour cela que l'UGCAA appelle l'Etat à plafonner les prix de ces produits, à l'instar du sucre, de l'huile et des légumes secs. Une mesure qui doit concerner tous les intervenants dans le circuit commercial, a affirmé Salah Souilah, secrétaire général de l'Union. Afin de juguler cette flambée des prix, il est nécessaire pour les pouvoirs publics, explique-t-il, d'appliquer cette mesure sur «les importateurs, les grossistes et les détaillants» des produits alimentaires de première nécessité. «Pour les détaillants, les grossistes en sont responsables. Mais ces derniers attribuent cette hausse aux prix appliqués par les importateurs, lesquels considèrent que l'évolution des prix des produits sur le marché local est liée aux fluctuations des cours sur le marché mondial», estime-t-il en ajoutant qu'une tournée dans les magasins et les grandes surfaces à Alger permet de confirmer la tendance haussière de la mercuriale des denrées alimentaires, la farine, entre autres, de quoi inquiéter les consommateurs. A propos de la farine, le directeur général de l'OAIC (l'Office interprofessionnel des céréales), Nouredine Kehal, estime que le manque de ce produit sur le marché est injustifié. «La pénurie de farine sur le marché ne devrait pas exister puisque les enlèvements de blé tendre par les transformateurs auprès de l'OAIC ont augmenté substantiellement en 2010 par rapport à 2009. L'an dernier, l'OAIC a distribué à tous les moulins environ 40 millions de quintaux de blé tendre contre 37,2 millions de quintaux en 2009. Ce qui signifie que la pénurie de farine sur le marché ne devrait pas avoir lieu. «La pénurie de farine n'est pas due à un manque de matière première mais résulte des comportements de certains transformateurs qui ont vendu leur blé en l'état à des éleveurs pour l'alimentation de bétail», conclut-il.