La chancelière allemande Angela Merkel a convoqué hier une réunion ministérielle de crise. Elle a promis de « tout faire » pour aider la France dans le « combat contre ces terroristes ». En Grande-Bretagne, Cameron a présidé hier « une réunion du comité Cobra (réunion de crise, Ndlr) ». Le Premier ministre luxembourgeois, Xavier Bettel, a annoncé également dans un communiqué une séance extraordinaire du conseil de gouvernement. En Belgique, le conseil de sécurité national est convoqué. En Italie, le gouvernement de Matteo Renzi a annoncé une intensification des contrôles dans toute la péninsule. Aux Pays-Bas, une réunion s'est tenue au ministère de la Sécurité et la Justice dans la matinée. Le Premier ministre espagnol Rajoy s'est exprimé devant la presse hier matin à Madrid, en direct du siège du gouvernement. « Aujourd'hui, nous sommes tous la France », a-t-il déclaré, avant de présider en fin de matinée un conseil de sécurité nationale. La Suisse a placé l'ensemble de ses services de sécurité « en état de vigilance accrue ». Le Portugal a pour sa part renforcé la sécurité dans les aéroports. Les gouvernements polonais, néerlandais, suédois, ont également tenu des réunions extraordinaires sur la sécurité. Dans la plupart de ces pays, la sécurité a été renforcée autour des institutions et intérêts français. La Russie a placé en alerte « élevée » l'ensemble de son système de sécurité « à la lumière des nouvelles menaces ». La France se savait ciblée « J'ai acquis la conviction que les hommes de Daech ont l'ambition et les moyens de nous atteindre beaucoup plus durement en organisant des actions d'ampleur, incomparables à celles menées jusqu'ici. Je le dis en tant que technicien, les jours les plus sombres sont devant nous. La vraie guerre que Daech entend porter sur notre sol n'a pas encore commencé », s'alarmait, le 30 septembre dans un entretien à Paris Match l'ancien juge antiterroriste Marc Trévidic. Et de poursuivre : « La France est, de fait, confrontée à une double menace. Celle du déferlement de ce que j'appelle les "scuds" humains du djihad individuel, ces hommes qui passent à l'action sans grande formation ni préparation, agissant seuls, avec plus ou moins de réussite, comme on a pu le voir ces derniers temps. Et celle, sans commune mesure, que je redoute : des actions d'envergure que prépare sans aucun doute Daech, comme celles menées par Al-Qaïda, qui se sont soldées parfois par des carnages effroyables ». La France qui se savait ciblée va-t-elle après ce « pire scénario envisagé depuis plusieurs mois » par les services de sécurité, le crash de l'Airbus A321 russe dans le Sinaï et le double attentat meurtrier dans la banlieue-sud de Beyrouth, réviser sa politique en Syrie, au Mali et en Libye ?