Des officiers supérieurs des différentes armées se sont exprimés dans des déclarations à Horizons, sur la réalité de l'application du droit international humanitaire (DIH) dans les conflits militaires. Le représentant de l'Armée nationale du Burkina Faso, le lieutenant-colonel Arda Bactchi, a relevé que la menace terroriste n'a pas été prévue dans l'intégration du DIH dans les conflits militaires. « Les nouvelles menaces notamment le terrorisme posent aujourd'hui problème dans l'application de la loi de guerre. On n'a pas une définition claire et unifiér du terrorisme ce qui pose vraiment un problème notamment sur le plan textes », a-t-il souligné. L'officier supérieur a soutenu que le Swirmo est une opportunité pour discuter ces questions et arriver à des solutions. « On participe à ce séminaire parce qu'il s'agit de voir comment intégrer la loi de guerre et le DIH dans les conflits armés dans le contexte actuel, sur la notion de combattants par exemple. On ne fait pas face à des guerres classiques mais à une guerre internationale de plusieurs pays ce qui n'est pas du tout facile », a-t-il relevéLe colonel I. Fane, chef d'état-major de l'Armée malienne, a plaidé pour une réflexion afin d'adapter le DIH aux nouveaux conflits non conventionnels. « Il faut savoir appliquer le DIH dans ces conflits modernes notamment entre plusieurs groupes dans une seule zone ». En ce sens, il a précisé que la contribution du Comité international de la Croix-Rouge (CICR) dans les conflits au Mali a été réussie grâce à l'apport et au soutien de l'Armée malienne. Il a fait savoir que le DIH « est enseigné dans toutes les écoles militaires maliennes. Des actions de sensibilisation sont menées dans le cadre des formations et sur le terrain », a-t-il indiqué. Pour le représentant de l'Armée de la République démocratique du Congo (RDC), le colonel Ibara, l'évolution des conflits armés notamment en Afrique pose problème quant à l'application du DIH. « Les conflits armés sont devenus plus complexes d'autant que les accords de paix doivent intégrer les règles du DIH pour une protection durable des victimes. En outre, le concept du terrorisme n'est pas défini aujourd'hui par le droit international », a-t-il signalé. L'officier supérieur a estimé que l'intégration des lois dans la planification des opérations « est un thème très important surtout que le Swirmo a regroupé des forces armées des différents pays parce que l'application de la loi de guerre contribue justement à l'évolution des choses sur le terrain et limite les dégâts notamment humains ». L'application des lois après le « printemps arabe » Pour le responsable du centre de formation des forces armées jordanienne, le général de corps Amdjed Zoghbi, le grand défi des forces armées aujourd'hui est d'appliquer les lois dans les conflits armés notamment après le « printemps arabe ». « On a enregistré des violations des droits de l'homme par les groupes armés. Le DIH est une loi générale et complète mais le problème concerne son non application sur le terrain. La nature des conflits a changé. On fait face aujourd'hui à des conflits tribaux, ethniques et autres », a-t-il précisé. Selon lui, l'échange d'expériences lors de cette rencontre avec des hauts officiers des différents pays « va permettre d'enrichir le débat sur cette question pertinente ».