Nacer Benmrabet, président de l'association El Dazaïria El Mossilia « C'est la perte d'un père pour moi. J'ai été un élève de ce grand maître de la musique andalouse pendant 18 ans. Sid-Ahmed Serri était un professeur unique en son genre, connu pour sa rigueur sans faille dans l'interprétation et dans l'enseignement. Il faut rappeler d'une pléthore de grands noms de l'école Sanaâ d'Alger, dont il est resté et restera l'icône incontestable, ont émergé sous sa houlette tels que cheikh Zerrouk Mokdad, Farid Bensassa, Youcef Ouznadji, Brahim Belledjreb. » Abdelkader Bendaâmèche, journaliste-écrivain, spécialiste de la musique du terroir « Sid-Ahmed Serri est une légende pour la musique algérienne. C'est grâce à lui qu'on doit aujourd'hui la sauvegarde et la mise en valeur de ce patrimoine poétique et musical qui nous est très cher. Son mérite, c'est d'avoir enregistré et publié toutes les noubas et autres répertoires liés à ce mode et aussi d'avoir donné ainsi la possibilité aux nouvelles générations de puiser dans cette richesse qu'il a toujours incarnée. Serri a su transmettre l'enseignement qu'il a reçu de ses maîtres, à l'instar d'Abderezzak Fakhardji, Ben Teffahi, Mohamed Sfindja, Raïs Abderahmane. Sur le plan de l'interprétation, il a apporté un style propre à luis. Très influence par le défunt Mahieddine Bachtarzi, il s'est distingué par sa voix de ténor qui ne laissait pas insensible. Très jaloux du patrimoine culturel, dont il fut l'une des figures de choix, il a su incarner et perpétuer la tradition musicale d'essence mystique qui prévalait dans sa vieille Casbah natale, notamment dans le mode des mouloudiate (textes de panégyriques religieux, madih) qu'il exécutait lors des cérémonies religieuses du Mawlid Ennabaoui. Sid-Ahmed Serri est un monument, jaloux et fervent défenseur du patrimoine musical andalou. Mes condoléances à sa famille et à toute l'Algérie qui perd l'un des ses plus brillants enfants. » Noureddine Saoudi, auteur-compositeur interprète « C'est un jour triste pour l'Algérie toute entière. La disparition de ce monument de la musique andalouse est une rupture d'une chaîne de transmission du savoir entre la vieille école et la jeune génération. Serri a eu le mérite de léguer la totalité du patrimoine qu'il a acquis tout au long de son long et riche parcours chez les grands maîtres du genre. C'est un legs conséquent. Serri a transmis un capital matériel d'un patrimoine culturel immatériel qu'est l'andalou. » Lamia Maâdini, interprète de musique andalouse « Je suis très attristée par le décès de celui qu'on considère comme la référence de l'école Sanaâ. Il fut, comme pour beaucoup, mon idole et je n'hésitais pas à aller puiser dans la richesse de son savoir à chaque fois que je m'apprêtais à interpréter une composition. Serri a donné sa vie à la sauvegarde et la préservation de la musique andalouse. » Farid Khodja, interprète de musique andalouse « C'est une perte pour le monde de la musique. Sid-Ahmed Serri reste l'un des derniers gardiens du temple du patrimoine andalou. De son vivant, il a beaucoup apporté tant dans l'enseignement de cet art que dans l'enregistrement des noubas. Il nous a ainsi permis de redécouvrir le corpus des textes, essentiel à l'exécution de la nouba. »