Les forces progouvernementales yéménites, soutenues par des unités de la coalition arabe, ont lancé, hier, une vaste opération pour reprendre aux rebelles houthis la province de Taëz, dans le sud-ouest du Yémen où les rebelles encerclent des forces loyales au gouvernement du président, Abd Rabbo Mansour Hadi, en exil en Arabie saoudite. Avant l'annonce officielle du lancement de l'offensive, d'importants renforts en hommes et en matériel de la coalition ont été acheminés dimanche dernier dans cette province, en provenance d'Aden. Hier matin, des sources militaires yéménites, citées par plusieurs médias, ont indiqué que les forces progouvernementales, équipées de véhicules blindés et d'engins de déminage, avançaient dans la zone de Charija, proche de la ville de Rahida (sud de la province). Les unités soudanaises déployées dans la base aérienne d'Al-Anad de la province de Lahj (sud) participeraient à ce mouvement. Sur la bande côtière, les troupes de la coalition ont pris position dans la région de Dhoubab en prévision d'une offensive en direction de la ville portuaire de Mokha, aux mains des rebelles Houthis issus de l'importante minorité chiite zaïdite, qui, avec le soutien des forces loyalistes à l'ancien président, Ali Abdallah Saleh, sont entrés en guerre, en 2014, contre le pouvoir central et se sont emparés de plusieurs provinces et de ports stratégiques. Mais, ils essuient des revers, depuis l'entrée en scène en mars dernier de la coalition arabe, conduite par l'Arabie saoudite, en faveur des forces progouvernementales. Ils ont été chassés de cinq provinces du sud et du centre du Yémen. Celles du nord, dont la capitale Sanaa, sont toujours sous leur contrôle. Le gouvernement a, en vain, essayé à plusieurs reprises de s'établir à Aden, proclamée capitale provisoire du pays. Le retour a encore une fois été annoncé dimanche au cours d'une visite du Premier ministre, Khaled Bahah, à l'île yéménite de Socotra, récemment touchée par les cyclones Chapala et Megh. « Cette visite s'inscrit dans le cadre du retour du gouvernement, avec tous ses membres, pour l'exercice de leurs fonctions à l'intérieur du territoire yéménite », a affirmé Saba. L'agence de presse officielle n'a cependant pas précisé où les ministres comptaient se réinstaller après leur départ précipité, début octobre, d'Aden. D'un autre côté, l'ONU, qui a annoncé la tenue de pourparlers pour la mi-novembre, peine à les relancer. L'entourage de l'émissaire de l'ONU, Ismaïl Ould cheikh Ahmed, a indiqué hier qu'aucune date n'a encore été fixée.