Le président Robert Mugabe a accueilli hier « à bras ouverts » une délégation de haut niveau de l'Union européenne. La première à se rendre dans le pays depuis 2002 pour étudier un éventuel déblocage à terme d'une aide au développement. Au grand dam de Mugabe qui attendait cette visite pour établir un rapport avec le Vieux-Continent, la question de l'abandon des sanctions visant son pays n'a pas été abordée. « L'heure n'est pas à la négociation », auraient répondu les responsables européens à Mugabe qui a dénoncé vendredi, dans une déclaration violente, les ingérences des « sales Blancs » dans les affaires du Zimbabwe. « Nous n'avons pas invité ces sales Blancs. Ils veulent fourrer leur nez dans nos affaires. Refusez ça», a lancé aux jeunes de son parti Robert Mugabe, 85 ans, au pouvoir depuis l'indépendance en 1980. L'ex-opposant Morgan Tsvangirai, aujourd'hui Premier ministre, qui recevra la délégation européenne aujourd'hui, parlera-t-il de la majorité des habitants qui n'ont pas les moyens de se nourrir ou de ses désaccords avec Mugabe ?