Plusieurs fois remis, le sommet UE-UA se tiendra finalement à partir de samedi 9 décembre dans la capitale portugaise, le Portugal assumant la présidence tournante de l'UE. Le Premier ministre britannique, Gordon Brown, a annoncé qu'il boycotterait le deuxième Sommet de l'Union européenne-Afrique, prévu les 8 et 9 décembre à Lisbonne. Ce refus est justifié par la décision de la présidence portugaise de l'UE d'inviter le président zimbabwéen, Robert Mugabe, dont le régime fait l'objet de sanctions de la part de l'UE. Robert Mugabe dont la présence au Sommet de Lisbonne a provoqué de longues controverses, a annoncé qu'il y assisterait «en personne». Il faut dire aussi que l'Union africaine a fait de l'invitation à M.Mugabe une question de principe sine qua non pour une participation africaine à un Sommet reporté à plusieurs reprises alors qu'il était prévu en 2003 et faisait suite à celui tenu au Caire en 1998. Une présence ayant contraint Gordon Brown à ne pas s'y rendre. La dernière tentative de médiation, menée par un groupe de cinq chefs d'Etat, dont le président sud-africain Thabo Mbeki, pour tenter de trouver un compromis entre Britanniques et Zimbabwéens, a tourné court. Officiellement, le président Mugabe, frappé par des sanctions européennes en raison de violations des droits de l'homme dans son pays, est interdit de séjour sur le sol européen. Depuis 2003, le Sommet UE-Afrique n'a pu se tenir pour diverses raisons, notamment faute de consensus sur le Zimbabwe. Entre le Zimbabwe et la Grande-Bretagne, la tension n'a cessé de monter depuis huit ans, quand le président Mugabe a lancé sa réforme agraire accélérée. Entre Robert Mugabe et l'ancien Premier ministre, Tony Blair, le ton diplomatique avait depuis longtemps laissé place aux invectives. L'arrivée de Gordon Brown n'a rien changé à cet état de fait. L'UE et l'Afrique doivent sceller, à Lisbonne, un «partenariat stratégique» renforçant leurs relations dans les domaines du développement, du commerce et de la politique. Le Sommet doit également marquer l'adoption d'un plan d'action détaillé, énumérant les priorités et les buts escomptés des deux blocs sur des dossiers divers comme la sécurité, les droits de l'homme et le commerce. L'Europe est le principal partenaire commercial de l'Afrique avec des échanges commerciaux dépassant les 200 milliards d'euros en 2006. L'Europe est aussi le principal donateur de l'Afrique avec une aide de 35 milliards d'euros en 2006.