Le coup d'envoi de la COP21 sera donné le 30 novembre au Bourget, près de Paris, par environ 120 chefs d'Etat et quelque 20.000 personnes accréditées (délégations, ONG, experts, journalistes). Une situation inédite qui confirme la prise de conscience au plus haut niveau des enjeux liés au dérèglement climatique. Il s'agira également d'un geste de solidarité avec la France, puisqu'aucun chef d'Etat n'a annulé son voyage après les attaques qui ont ensanglanté Paris, vendredi dernier. L'événement sera réduit aux négociations toutefois. « Toute une série de manifestations prévues n'auront pas lieu », a indiqué, lundi dernier, Manuel Valls, Premier ministre français. En plus des engagements volontaires des pays à réduire leurs émissions de gaz à effet de serre, le futur accord doit fixer, pour les 20 à 30 prochaines années, un cadre général et contraignant, même si les pourparlers ont buté, tout au long de 2015, sur le montant des aides aux pays en développement, la contribution financière des pays émergents, l'objectif global de long terme de réduction des émissions et le mécanisme, pour revoir à la hausse les engagements nationaux. Il faudra absolument trouver des compromis, un accord de ce type nécessitant un consensus. Les scientifiques ont averti que l'humanité sera confrontée à des crises migratoires, à la submersion de villes, à des vagues de canicules et des sécheresses. Ils préconisent de réduire de 40 à 70% les émissions d'ici 2050, ce qui implique une transition majeure vers des modèles bas carbone, alors que les énergies fossiles (charbon, pétrole, gaz), assurent 80% de la production mondiale d'énergie. Aussi, pour rester sous 2°C, scientifiques et économistes recommandent davantage d'efforts avant 2020, année d'entrée en vigueur de l'accord. Les mesures avant 2020 feront donc aussi partie des négociations. Par rapport, à 2009, leur alerte semble être entendue. « Le changement climatique est l'un des défis les plus grands de notre temps », ont affirmé, lundi dernier, les pays du G20 réunis dans la station balnéaire d'Antalya (sud de la Turquie). « Nous reconnaissons que 2015 est une année décisive », soutiennent les vingt premières puissances économiques mondiales, qui plaident pour la conclusion à Paris d'un accord « juste, équilibré, ambitieux, durable et dynamique ». Ce futur accord doit aussi respecter les « responsabilités différentiées et les capacités de chacun », précise le Groupe. Selon Laurent Fabius, le ministre français des Affaires étrangères qui présidera les débats, « plusieurs raisons objectives peuvent faire un succès de cette conférence : le phénomène s'est aggravé, la prise de conscience a progressé, le débat scientifique (sur le réchauffement) est tranché, et les USA et la Chine (responsables d'environ 40% des émissions, ndlr) ont viré leur cuti. » Si un accord est scellé à Paris, il doit prendre en 2020 le relais du protocole de Kyoto, qui ne concerne plus que 15% des émissions mondiales (les Etats-Unis ne l'ont pas ratifié, les pays émergents ne sont pas concernés). Aujourd'hui, 161 pays représentant 90% des émissions ont annoncé des engagements volontaires jusqu'en 2025 ou 2030, insuffisants pour respecter le 2°C.