Le Premier ministre, Abdelmalek Sellal, a préconisé, dans une interview au quotidien français « Le Monde », paru hier, une « réponse globale » du monde civilisé pour contrecarrer l'entité terroriste Daech. « Nous pensons qu'il faut une réponse globale du monde civilisé face au phénomène Daech. Je sais que le président Hollande veut saisir l'ONU pour qu'une résolution sur la lutte contre le terrorisme soit adoptée », a-t-il dit au quotidien, attestant qu'aller aux Nations unies est la « meilleure solution ». Il a jugé « nécessaire » que l'ensemble des pays « jouent le jeu dans cette affaire », sinon, a-t-il averti, « nous n'arriverons pas à venir à bout de ces groupes ». « Voyez ce qui se passe en Syrie : ces différents pays qui agissent par mouvements interposés. Daech profite de ces divisions internationales et arrive, comble du comble, à exporter du pétrole pour acheter des armes. Ce sont des contradictions qu'il nous faut absolument dépasser », a soutenu le Premier ministre, recommandant d'agir sur le plan sécuritaire « mais aussi (...) pour éteindre les foyers où ce phénomène est né ». Il a affirmé que ce qui s'est passé en Irak, en Syrie, en Afghanistan ou en Libye « a contribué à cette flambée de terrorisme. C'est ce qui a permis à ce phénomène de se développer ». « Aujourd'hui, il est impératif que les pays s'unissent pour le combattre et pour rétablir les équilibres. Il faut oublier les divisions politiques, religieuses. Daech se nourrit de la lutte entre chiites et sunnites, des reliquats de la guerre d'Irak », a-t-il ajouté, soulignant qu'il faut avoir cette vision « globale » et « se mettre d'accord pour que chaque pays fasse de la lutte contre le terrorisme sa priorité numéro un ». « Nous devons prendre conscience que le monde s'est mondialisé aussi sur le plan criminel », a-t-il relevé.