à la veille de l'examen du projet de loi de finances pour 2016, le Premier ministre, Abdelmalek Sellal, s'est, dans une interview accordée à l'agence APS, exprimé, sans complaisance sur les perspectives économiques ainsi que sur le terrorisme qui a touché plusieurs pays. Rappelant que selon les analystes du marché pétrolier, « les années 2015 et 2016 seraient les plus sévères en matière de recul des cours » le Premier ministre affirme que « les dix premiers mois de cette année confirment cette tendance, avec la baisse de 48% du prix du baril de pétrole par rapport à l'année dernière. » Une situation qui, selon Sellal, n'est pas alarmante, même si les recettes extérieures sont réduites presque de moitié en quelques mois. « On tient bon », rétorque le chef de l'Exécutif, le « choc » pétrolier ayant été contenu grâce aux « mesures courageuses et visionnaires du chef de l'Etat » qui, en libérant l'Algérie du fardeau de la dette extérieure, a permis à l'Algérie de disposer d'une marge de manœuvre financière. Résultat : l'inflation a pu être maîtrisée pour se situer à 5% et la mise en œuvre de la politique de rationalisation des dépenses a grandement contribué à la maîtrise du commerce extérieur. Cette situation doit inciter à fournir plus d'efforts en encourageant l'investissement national. Cependant, Sellal dresse un constat réaliste. « La situation est dure et que les contraintes sont réelles avec des perspectives d'évolution incertaines. » Même si l'Algérie encaisse mieux que les autres pays les retombées du choc pétrolier, ni le statu quo ni l'attentisme ne sauront arranger les choses. « Il faut aller chercher la croissance ailleurs », c'est-à-dire dans la sphère économique, estime le Premier ministre. Avant d'ajouter que l'investissement productif sera à l'avenir du ressort des opérateurs économiques et non de l'Etat qui se contentera de sa mission de régulation. Au chapitre social, Sellal rassure : l'Etat ne renoncera jamais à son modèle politique et social. Abordant le volet sécuritaire, notamment les derniers attentats en France et au Mali, Sellal a tenu à rappeler que l'histoire a donné raison à l'Algérie dont les analyses sur le terrorisme, le recul critique sur ce qu'on a appelé le « Printemps arabe », le danger de la déstructuration des pays ainsi que l'importance de l'intégrité des Etats et de la souveraineté des peuples loin de toute ingérence, se sont vérifiées sur le terrain. Pour venir à bout de ces groupes terroristes, Sellal est formel : en plus de la coordination et de l'entraide internationale, l'assèchement des sources de financement, le non-paiement des rançons, il est plus que jamais temps d'œuvrer à encourager les processus politiques pacifiques et inclusifs dans les pays arabes et africains pour permettre l'avènement de gouvernements forts et légitimes ».