De nombreux actes à caractère islamophobe ont été enregistrés dans le sillage des attentats qui ont secoué Paris. Jeudi dernier, le Conseil français du culte musulman (CFCM) avait indiqué que 24 actes, dont deux agressions de femmes voilées, et 18 menaces ont été enregistrés. Ces chiffres sont basés sur les plaintes déposées auprès des services de police ou de gendarmerie. Le CFCM a précisé qu'il s'agit de six actions, notamment dégradation de mosquées, violences physiques, et 18 menaces à travers des lettres haineuses ou d'insultes. On peut ces jours-ci à travers les réseaux sociaux découvrir des cris de détresse de simples citoyens en butte à la suspicion des voisins ou des représentants de l'ordre. Des dégradations de lieux de culte par des inscriptions haineuses dans des localités du Val-de-Marne, des Pyrénées-Atlantiques et du Doubs ont été constatées. Deux femmes portant le hidjab ont été agressées, l'une à Marseille et l'autre à Toulouse. Des sites d'information ont rapporté que depuis les attentats de Paris, les tags islamophobes fleurissent dans certaines villes de France. Sur les murs des écoles maternelles et primaires comme à Pau et Blagnac, sur le stade de Hameau à Pau, sur la façade des centres commerciaux, des magasins, ou même sur des bennes, la haine s'exprime. « Islam hors d'Europe ». « Voile islamique dehors ». A Pau, Lons et Billère, la police a constaté les dégâts, et le nettoyage des murs a débuté. Le Collectif contre l'islamophobie en France (CCIF) fait part sur son site de nombreux appels de personnes injustement fouillées, voire assignées à résidence. Dans ce contexte, « un rassemblement pour dire non au terrorisme et à l'amalgame », prévu vendredi dernier devant la Grande mosquée de Paris, a été annulé, pour des raisons de sécurité. L'appel au rassemblement lancé par le recteur de la mosquée, Dalil Boubakeur, invitait tous les citoyens de confession musulmane et leurs amis à venir exprimer leur profond attachement à Paris, à sa diversité et aux valeurs de la République. Un prêche contre le terrorisme a été prononcé dans cette mosquée et les quelque 2.500 autres à travers le pays. A Marseille-Ville, qui compte 70 mosquées, un collectif de onze mosquées avait appelé, dimanche dernier, les Français à ne pas faire d'amalgame » et « ne pas se laisser tenter par des représailles », car « ce serait la meilleure façon de cautionner les actions criminelles des assassins parisiens », lit-on dans leur communiqué.