Le projet de loi amendant et complétant le code pénal portant nouvelles procédures inhérentes à la protection de la femme contre toutes les formes de violence sera adopté. C'est ce qu'a affirmé, hier, la ministre de la Solidarité nationale, sur les ondes de la chaîne III. « Ce projet est à l'ordre du jour et sera discuté lors de la session d'automne grâce à quelques sénatrices sensibilisées sur le sujet et même si certains politiques font l'amalgame entre un Islam tolérant, ouvert et l'islamisme », a-t-elle précisé. La ministre a souligné avoir eu « des assurances » quant à son adoption qui a connu des « résistances » de certains partis islamistes qui « ont un discours religieux très fort au sein du Parlement », a-t-elle regretté Autre texte à revoir, le code de la famille qui sera amendé afin d'introduire de nouvelles dispositions ayant pour objectif d'améliorer la condition de la femme en Algérie, a indiqué la ministre « Le code de la famille doit être revu, et un travail se fait actuellement dans ce sens au ministère de la Justice », a-t-elle souligné, reconnaissant que la violence à l'égard des femmes s'est banalisée. Pour la ministre, il faut également travailler sur les mentalités, la culture algérienne, militer pour avoir une école et une éducation algériennes avec le concours de la presse, la société civile, des experts (psychologues et sociologues) ainsi que des élites. A ce propos, elle a indiqué que son département va peaufiner la stratégie d'aide aux femmes violentées. Elles seront placées dans des centres sous tutelle du ministère de la Solidarité pour être protégées. Le programme de ces centres vise l'insertion par un accompagnement et une formation. Mais pour comprendre la violence, Mme Meslem a estimé qu'il fallait chercher ses racines. Et celles-ci trouvent leur origine, selon elle, dans la décennie noire. « Dix ans de violence ont laissé des séquelles », a-t-elle noté. Mais étant donné que l'arsenal juridique ne suffit pas pour éradiquer la violence, la ministre juge nécessaire un travail approfondi avec la société civile.